"Rubber" Quentin Dupieux

Avant tout je voulais dire bravo pour l'affiche, vraiment superbe. Maintenant, Parlons pneu, parlons bien! Rubber est ce que l'on appelle dans le jargon, un OVNI cinématographique ou plutôt ici un ORI (Objet Roulant Identifié), puisqu'il s'agit de suivre les frasques d'un Pneu tueur psychopathe dans le désert de Californie.
Mis en scène par Quentin Dupieux, qui a notamment réalisé Steak avec Eric et Ramzy, Rubber est une nouvelle fois un hommage au non-sens. Vous pouvez voir son court-métrage "Nonfilm" ici. Le "No reason" du discours en début de film en est même le gimmick: "Pourquoi E.T. est marron, No reason, Pourquoi dans JFK le président est assassiné, No reason"…etc.
No reason, ou "pourquoi pas"! Pourquoi pas alors l'histoire d'un pneu vivant. Le film part sur ce principe. On suit alors le Pneu Robert qui par magie du cinéma, prend vie au milieu de ce désert californien. L'animation et la mise en image du Pneu le rendent plus vivant que vivant d'ailleurs.
Le film dont le synopsis fait penser à un scénario de court-métrage tient étonnamment bien la route sur la longueur. On ne s'ennuie jamais même si on sent bien, parfois, quelques astuces de mise en scène afin de rallonger la sauce. Quentin Dupieux réalisateur multi-carte, scénariste, monteur réussit son pari. Il est également le compositeur de la bande originale avec Gaspard Augé du groupe Justice, sous le nom de Mr Oizo. A noter également : Rubber est le premier long métrage entièrement tourné avec le 5D Mark II de Canon.

Iris & Arm « Les Courants Forts »

Avec « Les courants forts », Iris & Arm nous proposent un album dont on ne se lasse pas et sur lequel on ne cesse de revenir. On revient pour écouter leur poésie urbaine remplie de mots simples, déclamés avec clarté et intensité. Iris s'était déjà fait connaitre grâce à « Ciel Éther », quand à Arm, c'est LE membre permanent de Psykick Lyrikah. Ces deux hommes se sont d'abord rencontrés sur le projet Soul'Sodium, pour « Métronome » avant de se retrouver pour « Comptez les heures » sur « Vu d'ici », dernier album du groupe rennais. On revient aussi parce que les textes sont mis en valeur par une production musicale variée, riche et puissante signée Le Parasite, My dog is gay, Boulo, Le Kidd, Pan@Point, Robert le Magnifique (responsable d'une « ambiance à couper au sécateur » sur « Le lièvre »), ou encore Arm lui-même. La musique à dominante hip-hop fleurte ainsi avec l'électro ou avec le rock en faisant éclater les barrières musicales.
Un album sans temps mort, sans faiblesse où il est sujet de lutte contre le temps qui défile irrémédiablement sur « Minuit Pile », de la ville qui aimante et qu'on désire fuir sur « Plus j'approche » (« Plus j'approche, plus cette ville est bruyante, plus le silence me manque »), ou sur « Initiale, masque, étincelle » (« Moi je quitte cette ville obscure sans freiner »), de combats parce qu' « On ne canalise pas les électrons libres » sur « Minuit pile »,  ou parce que « Sauver les interludes, braver les interdits, tout est permis » sur « Les temps perdus », d'abandon  et de doutes sur « Les temps perdus » (« J'abandonne à la vie mes meilleures défenses »), sur « Les courants forts » (« On ne fait que chuter ») et sur « Plus j'approche »  (« Plus j'ai d'as, moins je mise »). Rien à faire, ces « Courants Forts » nous emportent irrémédiablement!

Iris & Arm - Les courants forts - LZO Records -2010

Eligh "Grey crow"

Artiste prolifique aux multiples projets avec la série "Gandalf's Beat Machine", le "Beat Battles vs DJ Fresh" ou encore ses collaborations avec The Grouch; Eligh nous propose cet automne son dernier projet solo à gros potentiel "Grey Crow". Celui-ci fait officiellement suite à "Poltergeist", sorti en 2003. La liste des invités est bien fournie, de Aesop Rock à Brother Ali en passant par Pigeon John ou Zumbi of zion. L'ensemble ne manque vraiment pas de relief, "Angel Of Death" attaque très fort et le flow d'Eligh est vif, aiguisé et impressionnant de tenue sur une production assez dark. La suite est d'aussi bonne facture, sur "Find Yourself" c'est le "Once in the Lifetime" des Talking heads qui est samplé. "Skitzo" avec Ellay khule & Basik, "Whirlwind" avec Pigeon John et "Beneath The Sea" avec Zumbi of zion et Scarub balancent pas mal de bonnes vibrations. Des sensations qui tiennent sur toute la durée de l'album malgré un petit bémol pour des refrains un peu pourris par moments, notamment sur "Stuck With You" avec Aesop Rock ou "Wake Up !" avec Brother Ali (si vous voulez écouter l'album sur son myspace, il n'y a que les instrus). Dommage car pour le reste c'est complètement tiré vers le haut avec une production impeccable et cohérente. Le savoir-faire d' Eligh nous offre certainement ce mois-ci l'un des meilleurs albums hip hop de l' année.

Eligh - Grey Crow - Alpha pup records - 2010

 

Qui s'intéresse à la Formule 1?

Qui en France s'intéresse encore à la Formule1 : autrefois course reine du dimanche après-midi (avec une demi-douzaine de pilotes français), la F1 française a pris un coup ces dernières années, avec la suppression du Grand Prix de France et la non-présence de pilotes français depuis les relatifs échecs de S. Bourdais et R. Grosjean. Il est donc loin le temps des Alain Prost, Jacques Lafitte, Didier Pironi ou autre Patrick Tambay. Pourtant ces dernière années, la F1 n' pas manqué de suspense . Il y a 3 ans Lewis Hamilton perdait la titre sur la dernière course au profit de Räikkönen, l'année suivante il prenait sa revanche dans le dernier tour du dernier GP au détriment d'un Massa; l'année dernière avait vu la victoire surprise de Button et des Red bull. Cette année, avec les réformes des points attribués, c'est le jeune Sebastian Vettel (ancien coéquipier de Bourdais chez Torro Rosso) qui détourne tous les pronostics en gagnant le titre mondial sur le fil devant le double champion du monde espagnol Alonso et son coéquipier et ennemi intime Mark Webber. Vettel devient ainsi à 23 ans le plus jeune champion du monde de l'histoire mais ce n'est pas étonnant car il était déjà le plus jeune pilote de l'histoire de la Formule 1 à faire une pôle position et à gagner une course lors du GP d'Italie en 2008. Ainsi les allemands sont les nouveaux rois de la F1, avec un Michael Schumacher qui n'a pas dit son dernier mot. Alors que S. Loeb brille avec ses 8 titres mondiaux en rallye, la F1 française connaît ses plus tristes heures, le constructeur Renault est certes présent mais avec des pilotes polonais et russe. Le retour d'un nouveau GP en France sera-t-il l'élément déclencheur? Les instances FIA veulent ainsi un nouveau circuit proche de Paris, ouvrant la voie à des projets aussi variés qu'hallucinants : près de Disneyland ou encore autour du château de Versailles! Le 1er ministre sarthois François Fillon aimerait quant à lui le retour du GP sur le circuit mythique du Mans. Mais en même temps, ce problème franco-français est symbolique de la mondialisation, présente également dans le sport automobile, avec l'émergence de GP dans des puissances émergentes comme la Chine, la Malaisie, ou encore Abou Dabi. Moralité, cela ne vaut toujours pas le coup d'écouter un vraoum pendant deux heures le dimanche après-midi, autant regarder le résumé dans Stade 2. Kenavo

Radio Citizen « Hope and Despair »

Derrière le nom de cette radio citoyenne se cache en fait Niko Schabel, un artiste allemand présenté au label Ubiquity par un certain Quantic.  Son nom, Radio Citizen lui permet de laisser libre court à ses nombreux amours musicaux : du jazz au funk, de la soul au dub, du reggae au hiphop, de l'afrobeat à l'electronica, de la musique arabe à la musique latine, sans même parler de John Coltrane qu'il idolâtre. Pour son 2ème album, qui arrive 5 ans après «  Berlin Serengeti », Schabel propose une sculpture sonore à partir de nombreuses heures d'enregistrements de musiciens. Il a aussi convié deux chanteuses d'exception à venir poser leur voix : Ursula Rucker, américaine, reine du spoken-word, déjà entendu sur l'album « Hope & Sorrow » de Wax Taylor notamment mais aussi la globetrotteuse Bajka aujourd'hui basée à Berlin, et remarquée pour son album « In Wonderland » en début d'année ainsi que par ses nombreuses collaborations avec Bonobo ou Whitefield Brothers sur « Earthology ». L'ensemble offre une musique passionnante, qui fait fi des barrières entre jazz, hip-hop et dub, un peu à la manière des Propellerheads dans les années 90. On est souvent proche d'une musique de film noir, sombre et hypnotique, mais « Summer Days » écrit et interprété par Bajka, un reggae-dub véritablement étincelant, illumine le tout.

Radio Citizen - Hope and Despair - Ubiquity - 2010

"Arthur 3" Luc Besson

La sortie du troisième volet des aventures d'Arthur, est l'occasion de faire un point sur la trilogie. Même si les films s'adressent en premier lieu aux enfants, j'ai personnellement pris pas mal de plaisir à les voir. Le troisième volet est d'ailleurs très réussi, c'est le seul que j'ai vu en salle avec mon p'tit Lou qui aujourd'hui est en âge de voir ce genre de film au cinéma. Un petit plaisir. Ce que j'aime dans Arthur c'est l'univers visuel qui y est développé, inspiré par les dessins de Patrice Garcia, Luc Besson, par son savoir faire de réalisateur et de producteur, a su apporter le souffle nécessaire … d'autant qu'il est une nouvelle fois magistralement épaulé par le travail de Thierry Arbogast. En effet, sa lumière enveloppe de manière cohérente les deux univers qui coexistent dans Arthur : le monde des hommes et celui des Minimoys. L'ultime difficulté résidant dans la rencontre de ces deux mondes qui est le sujet de ce troisième volet. Ici on a le droit à une sorte de film de monstres pour enfants, où une armée de Minimoys à dos de moustiques transgéniques attaque la petite ville des grand-parents d'Arthur. Vraiment, ça marche super bien! On pourra aussi juger de l'animation et modélisation 3D orchestrées par BUF compagnie. Du travail de pro. Le seul regret de cette trilogie restera le Deuxième épisode, qui servait finalement juste de transition - pas vraiment un film autonome. Un peu comme le deuxième épisode de Pirates des Caraïbes, même si (pour mettre un bémol) les scénaristes américains s'en sortent quand même un peu mieux à ce petit jeu. Paradoxalement, la série Arthur, boostée à renfort de publicité et merchandising par le système "Besson", restera finalement ce que ce dernier a fait de mieux dans ces années 2000. C'est en tout cas la série qui lui à permis de revenir sur sa décision d'arrêter la réalisation après dix films. Mon avis sur Besson est que de toute manière c'est un réalisateur fait pour le film d'aventure au sens large. Il devrait penser à faire une nouvelle version des chevaliers de la table ronde. Il est intéressant de constater aussi que de nos jours, le film d'animation est devenu un genre qui intéresse de plus en plus les réalisateurs de film classique. Besson, d'une certaine façon, en mélangeant les genres avec Arthur, est sur le chemin tracé par Grimault avec sa "Table tournante", relayé par Zemeckis et son "Roger Rabbit", dans les années 80, mêlant film animé et joué. Depuis l'avènement de la 3D, nombre de réalisateurs ont signé leur film d'animation comme Tim Burton ou Zack Snyder au États-Unis, mais aussi Jérôme Deschamps et Macha Makeieff en France. De plus en plus de films même adressés aux adultes, sortent sous la forme animée, "Valse avec Bachir", "Persepolis". L'animation en général est rentrée dans le monde adulte. Par ailleurs beaucoup de productions mélangent prise réelle et animation, comme par exemple tous les films de Super Héros, Spider-Man, Hulk ou encore King Kong, Golum ne sont finalement que des dessins animés hyper réalistes. De ce point de vue là, la palme revient encore une fois à Zemeckis qui s'évertue avec plus ou moins de réussite à créer un film réaliste entièrement en synthèse : Le pôle express, La légende de Beowulf, Le drôle de Noël de Scrooge. Est ce un bien pour le cinéma? Ce n'est pas la question ici, mais il nous sera probablement très vite possible de voir en salle le nouveau film de Gabin et Ventura, aussi vrai que nature…Les possibilités aujourd'hui semblent infinies dans le domaine. To be continued... 
Vos commentaires sont toujours les bienvenus.


Court Métrage en Marionnettes de Patrice Garcia

C.W. Stoneking « Jungle Blues »

Christopher William Stoneking  est né de parents Américains, a grandi en Australie dans une communauté aborigène et vit aujourd'hui à Melbourne. Son dernier album « Jungle Blues », déjà sorti en 2008 sur son continent, débarque enfin chez nous aujourd'hui. Et c'est auréolé d'une certaine reconnaissance au pays des kangourous puisqu'il a obtenu plusieurs nominations aux Awards Australiens. Sa musique semble sortir d'une autre époque, au point que certains la trouveront peut-être obsolète. Mais elle est tellement inspirée, sincère, et harmonieuse qu'elle en devient vraiment touchante. Ses influences principales datent de l'avant-guerre, des bluesmans du début du siècle dernier, comme Robert Johnson, ou encore du jazz et du calypso des années 20. Il chante d'une voix habitée en jouant de la guitare ou du banjo, et accompagné par l'énergie du Primitive Horn Orchestra, son brass band, avec tuba, trombone et trompette. Et si sur un tel disque, on imagine entendre les craquements caractéristiques des enregistrements d'époque, bien au contraire l'artiste profite des technologies actuelles pour obtenir un son propre qui fait de ce disque un album, finalement, très contemporain.

C.W.  Stoneking - Jungle Blues -  King Hokum Records - 2010

Tame Impala "Innerspeaker"

Voici un disque qui fera chaud au cœur des anciens hippies qui ne croyaient plus aux miracles. Car si la musique est en perpétuelle évolution, celle de Tame Impala est totalement référencée et destinée à nous faire prendre un trip vers les années 60-70. Si l'on sent que la production et le mixage de "Innerspeaker" sont contemporains, la veine de l'album se situe clairement dans des ambiances beaucoup plus roots. Le groupe explore ici des terrains connus sans jamais être profane. Ce trio est investi par sa musique et il émerge un véritable rayonnement de l'ensemble. Alors on peux penser à Lennon ou aux Beatles, à Hendrix mais aussi à Led Zeppelin par moments. Montées instrumentales, riffs de guitares obsédants, et mélodies attachantes, ce joyeux bordel psychédélique parvient à taper juste. Il est évident que ces australiens laisseront du monde sur la touche mais il est quand même difficile de ne pas être touché par cette réussite.

Tame Impala - innerspeaker - Modular - 2010

Sufjan Stevens "The Age of Adz"

Celui qui avait signé en 2005 avec "Illinois" un album aussi vaste qu'époustouflant brassant folk, rock, orchestrations classiques, vous aurez reconnu l'homme orchestre Sufjan Stevens, auteur-compositeur-interprète américain, nous revient avec "The Age of Adz". Un album aux instrumentations extravagantes, luxuriantes, denses offrant même des moments dansants, plus proches de l'électro psychédélique d'Animal Collective que de l'américana élégiaque a laquelle il nous avait habitué. Le natif de Détroit nous construit avec ses bidouillages électroniques une cathédrale sonore démente où les perles comme "I Want To Be Well" ou "Vesuvius" vous arrêtent net. Un peu comme si le Père Noël frappait a votre porte avec un peu d'avance.

Sufjan Stevens - The Age of Adz - 2010 - Asthmatic Kitty

Yann Tiersen « Dust Lane »

Même si « Dust Lane » a été imaginé et enregistré en grosse partie à Ouessant, il est étonnant de respirer  à ce point l'atmosphère de cette île à son écoute : ses paysages mis en abîme par une lumière unique sont rendus par des sons cristallins de guitares, et la puissance de la nature, les tempêtes qu'elle affronte régulièrement, sont imagés par des murs de synthés et de guitares saturées. Et à l'image des vagues successives qui sculptent les rivages de l'île pour lui donner son caractère unique,  Yann Tiersen travaille précautionneusement ses morceaux aux airs sauvages. Mais l'enfant du Finistère n’est pas seulement influencé par « son » ile, les évènements de la vie, ses rencontres, ses voyages, contribuent aussi fortement à son processus créatif. C’est ainsi qu’on retrouve pour notre plus grand plaisir l’influence de son ex-collègue de label (Ici et d’ailleurs), Matt Elliott, notamment au niveau du travail sur les chœurs. Son expérience à Gaza où il s’était rendu à l’initiative du Centre Culturel Français l’a aussi beaucoup influencé. Une expérience avec des adolescents confrontés chaque jour à la mort mais toujours avide de culture, qui a donné naissance au magnifique « Palestine ». Au final on a là un album qui ne s’offre pas à la 1ère écoute, mais qui dévoilera toute sa beauté à ceux qui sauront prendre leur temps. Encore une similitude avec l’île du bout du monde.

Yann Tiersen - Dust Lane- Mute - 2010

la dernière vague d'Andy Irons

Andy Irons nous a quitté prématurément à l'âge de 32ans. Le triple champion du monde de surf entre 2002 et 2004 s'est éteint en plein force de l'âge à 32ans, apparemment du virus de la dengue, même si d'autres rumeurs parlent d'une overdose à la méthadone, censée contrer sa dépendance à la cocaïne qui l'avait éloigné du circuit pro l'année dernière, confirmant ainsi l'adage des surfeurs "Sea, Sex ans Drugs". Irons était certainement le seul surfeur à avoir rivaliser avec le roi Kelly Slater (qui lorgne une 10ème couronne mondiale cette année). Il était actuellement encore 16è mondial juste derrière le jeune français Jérémy Flores, et avait gagné à Tahiti début septembre une épreuve du World Tour, montrant qu'Andy n'avait rien perdu de son talent. Ce jeudi, à la demande des surfeurs, les épreuves de la compétition à Porto Rico ont d'ailleurs été annulé en mémoire de l'hawaïen disparu. Irons avait également gagné 4 fois la fameuse "Triple Crown Surfing" d'Hawaï que chaque surfeur rêve de gagner un jour pour rentrer au panthéon mondial. Le roi du tube espérait certainement finir ses jours ailleurs que dans un hôtel de Dallas, mais plutôt comme Patrick Swayze dans Point Break (ou encore Brice de Nice!), à la recherche de "la" vague. Aloha l'artiste!

Transmusicales 2010 - 9,10,11 Décembre 2010

Pour cette édition 2010 des Transmusicales, l'équipe dirigée par l'éternel Jean-Louis Brossard et sa fidèle collaboratrice Béatrice Macé, reste fidèle à son éclectisme habituel. Ainsi, on pourra encore découvrir des artistes de différents horizons : des 4 coins de la France, avec la part belle donnée à la scène rennaise, de Belgique, mais aussi du Mali, des États Unis, du Portugal, d'Australie, de Suisse.
Voici un petit défrichage pour ceux qui ont l'intention d'y participer, mais c'est aussi l'occasion pour les autres de se faire une petite idée de ce qui va se passer dans la "capitale" bretonne début décembre.


JEUDI 9 Décembre 2010

Au Liberté Haut

Soirée à dominante rock, mais du rock plutôt dansant pour l'occasion avec les Rennais d’Eat Your Toys (France) et leur punk discoïde assez basique. Encore un groupe de rock rennais avec Fuckin' Hell Orkestar (France), peut-être moins dansant, quoi que,  mais certainement plus original avec un mélange de rock et de sonorités balkaniques (trompettes et accordéons) à la manière d'un Gogol Bordello. Aux côtés de ces deux groupes rennais, une Lilloise Lena Deluxe (France) avec un rock qu'elle caractérise elle-même de « porcelaine » entre le Velvet et Shannon Wright.


Au Parc Expo

Dans le Hall3

Audrey Katz (France) sera l'atout féminin entre chaque groupe de la soirée. De la pop mélodique et psychédélique avec les Lars & The Hands of Light (Danemark) ,Egyptian Hiphop (Grande Bretagne), des blancs becs de Manchester, héritiers de The Cure et qui ne font pas du hip-hop contrairement à ce que leur nom laisse à penser. Funeral Party (USA), groupe de L.A. mais bien loin de la scène metal-hardcore californienne. Ils proposeront un rock dansant à l'influence revendiquée de LCD Soundsystem. The Toxic Avenger (France), entre hip-hop et électro, s’est fait connaitre grâce à son morceau  « N'importe comment » en collaboration avec le controversé Orelsan, et son clip 2.0. Mama Roisin (Suisse), un groupe helvétique qui joue de la musique cajun à la sauce rock’n roll, une curiosité.

Dans le Hall 4

Old skool Nemo (France), un DJ SET  entre pop, rock, et black music. The Pack A.D. (Canada), une batteuse, une guitariste-chanteuse et c’est parti pour du rock’n’roll brut aux influence blues. The Phenomenal handclape Band (USA),  entre soul et glam rock, ça risque d’être chaud sur le dance floor. Attention révélation possible. Donso (Mali/France),  mélange musique traditionnelle mandingue aux sonorités électroniques. A voir ce que ce mélange osé peut donner sur scène. Beataucue (France) tournent plus souvent à travers le monde, de Berlin à Sydney en passant par Londres, que dans leur ville de Caen, et Magnetic Man (Grande Bretagne) 3 Dj’s qui unissent leur talent sur scene. Voilà qui devrait faire danser le parc expo jusqu'au bout de la nuit.

Mais encore

Au Green Room : Bros Before Hoes (France)  et Lady Late (France)
Au 4Bis : Prismo Perfect (France), Furs (France), Von Pariah (France)
L'Aire Libre : Mujuice (Russie), Stromae (Belgique)




 VENDREDI 10 Décembre 2010

A la Cité

La Corda (France), un groupe rennais qui risque d'envouter la légendaire salle de la cité avec son rock épuré. Outasight (États Unis), c'est en fait Richard Andrew et il décrit lui-même sa musique comme un mélange de "Hip-hop énergique" et de "soul mélodique". Une énergie positive et on l'espère originale et communicative devrait se dégager de son show. Dengue Fever (Cambodge / États Unis) du psychédélisme entre pop et jazz avec une chanteuse, Chhom Nimol qui utilise la langue khmer. Une des grosses curiosités de cette édition.

Au Liberté

AD... (France), ce Rennais multi-instrumentiste(guitare, piano, ukulélé) compose et interprète une musique folk mélancolique. Garbo (France), Du gros son âpre et rêche pour un rock à base de guitare, basse et machines. Manceau (France), 4 jeunes rennais à la recherche de la mélodie pure avec une richesse d'orchestration rare.

Au Parc Expo


Dans le Hall 3

DJ Sambal (France) ce dj rennais proposera un mix entre dub et drum'n'bass. Paris Suit Yourself (France/ États Unis), Armé d’une guitare, d’une basse, d’un mini-Korg, ce trio s'approprie la no wave ou le post-punk du début 80's. Oy (Ghana/Suisse) sera l'une des attractions de la soirée avec son univers original et enchanteur. Sur scène cette jeune femme se débrouille seule avec son clavier, ses boucles et autres joujous. le collectif rennais Witty Crew (France) mettra la danse hip-hop à l'honneur. Is Tropical (Grande Bretagne), jeune trio londonien, propose une pop électro énergique. Concrete Knives (France) venu de Flers dans le Calavados, joue une pop nerveuse à l'ancienne. DJ Morpheus (Belgique) activiste des ondes sur Radio Campus Bruxelles

Dans le Hall 4

Eat My Beat Mr Lenski (Russie), 2 jeunes DJ russes habitués à animer les nuits underground de Moscou avec une house-disco. Madensuyu (Belgique) rock Belge venu de Gand entre mélodies et bruitisme un peu à la Sonic Youth, voilà qui devrait ravir les amateurs de rock expérimental. Connan Mockasin (Nouvelle-Zélande / Grande-Bretagne) pop psychédélique un poil barrée entre Beattles et Pink Floyd. Entre rêve et Cauchemars. Salem (États-Unis), musique qui fait froid dans le dos qui risque de plonger le Hall 4 dans un  noir sombre et un cauchemar collectif. Shogun Kunitoki (Finlande) du psychédélisme dans la lignée d'Animal Collective. Un poil pop, un poil barrée. Parés pour le décollage. Alex Metric (Grande-Bretagne), entre pop synthétique 80’s, rythmiques discoïdes et indie rock

Dans le Hall 9

Dj Ordoeuvre (France), un rennais magicien des platines pour animer la soirée. Raph Dumas &  The Primaveras & Cobla Mil.Lenària (Catalogne), une espèce de big bande électro à la sauce catalane, guidé par le DJ Raph Dumas. à ne pas louper. Janelle Monae (États Unis), la révélation (ou confirmation pour certains) soul funk de l'année avec son album "ArchAndroïd". Une voix digne des plus grandes chanteuses soul et une présence scénique indéniable. à ne pas louper. Matmon Jazz par DJ Ordœuvre qui a mis au point le projet Matmon Jazz, mélange de jazz et de scratchs hip-hop. M.I.A. (Grande Bretagne), la star originaire du Sri Lanka sera l'un des grandes attraction de ces Transmusicales avec son hip-hop mêlant l'électro à la pop. Attendue. Fake Blood (Grande Bretagne), un pseudo digne d'une série Z et une envie de mettre le feu au dancefloor. Systema Solar (Colombie), la musique sud américaine qui se frotte à l'électro, la cumbia en particulier pour une musique particulièrement ensoleillée.

Mais encore 
Au Green Room Labelle (France), James Unk (France), Marklion (France), Rafale (France)
Au 4 Bis Belone (France), Djak (France), Green Vaughan (France)
L'Aire Libre : Mujuice (Russie), Stromae (Belgique)



SAMEDI 11 Décembre 2010

A la Cité

Pigeon John (États Unis) (changementLe groupe normand Belone remplacera l'américain Pigeon John qui ne peut pas sortir des USA!) Il parait que ce membre du collectif Quannum, qui sur son dernier album a laissé complètement de côté le sampling pour des instruments, a une présence hors du commun sur scène. Ce sera l'occasion de  s'en rendre compte avec son hip-hop penchant sérieusement vers la pop. Ava Luna (États Unis), de la pop tarabiscotée qui dévie d'un extrême à un autre, de la soul à la noise et qui rappelle l'univers de Beck. Wu Lyf (Grande Bretagne) les Trans Musicales vont lever le voile sur l’un des secrets les plus électriques et insaisissables du XXIè siècle. Même leur myspace ne dévoile aucun morceau.

Au Liberté

Soirée 100% rennaise qui voudra montrer que Rennes est toujours une ville rock par excellence. Güz II (France) passe directement de la rue du Bastard au Centre Ville de Rennes à la scène des Transmusicales. Et ce passage s'accompagne d'un virage électrique. Le trio est toujours masqué et proposera ses propres compositions ou des reprises détournées. Lady Jane (France) nom emprunté à un titre célèbres des Rolling Stones, comme un hommage au rock'n'roll. Sudden Death of Stars (France) Des instruments vintage qui délivrent une puissance sonore à l'image des Jesus & Mary Chain.

Au Parc Expo

Dans le Hall 3

Soirée psychédélique. ça va triper dans le Hall3 !

Dj Psyché (France), rock garage et psychédélisme à l'honneur. Crocodiles (États Unis), joue un rock psychédélique au groove hypnotique. qui nous plongera dans les 60's. Roky Erickson (États Unis), est une légende perchée, fondateur du 13th floor elevator et symbole du rock psychédélique personnifié. Dj Ced (France) offrira un set basé sur une vison personnel de l'histoire du rock. The Inspector Cluzo & Mates (France) est un duo de Mont De Marsan flanquée d'une section de cuivres qui joue un rock funky et énergique. Mama Rosin (Suisse), musique cajun jouée par des Helvètes. Wooden Shjips (États Unis), des Californiens qui jouent un rock psychédélique garage.

Dans le Hall 4

Kosmo Pilot (France)  proposera un mix éclectique avec de la musique piochée à travers les 5 continents. Dominique Young Unique (États Unis/Grande Bretagne), la protégée du duo Yo Majesty! est présentée comme la nouvelle MIA ou Santigold. On attend qu'elle mette le feu au hall 4 avec son hip-hop electro pop. Filewile (Suisse/Afrique du Sud) pop bricolée aux influences électroniques. Blitz the Ambassador (États Unis), MC de Brooklyn reconnu pour la vitesse vertigineuse de son flow, accompagné sur scène par les six musiciens de l’Embassy Ensemble. Gonjasufi (États Unis) la grande découverte musicale de l'année sera présent aux Transmusicales. Auteur d'un disque enfumé et non-moins remarquable, tous les regards seront tournés vers sa prestation live. DJ Mpula/Batida (Portugal/Angola) est Angolais d'origine et vit aujourd'hui à Lisbonne. Il passera de la musique africaine pour danser et bruler le dance floor du Hall 4 avec les nouveaux sons venant d'Afrique, Kuduro en tête. Bomba Estéreo (Colombie) mélange la cumbia, l'électro, le hip-hop et le dub. Une musique pour danser à l'image de leurs tube "Fuego"

Dans le Hall 9

Théo Gravil (France) set de techno dark. Matthew Dear (États Unis) entre techno surpuissante et climats plus sombres. The Gaslamp Killer (États Unis) avec son look de hard rocker, ce dj a participé à la réalisation du Gonjasufi. Il vient ici proposer un set entre heavy metal et dubstep, auréolé d'une énorme réputation. Pnau (Australie) pop électro 80's. A-Trak (Canada) une référence du turntablism venu du Canada qui navigue entre électro et hip-hop. Renaissance Man (Finlande) un touche à tout venu du froid qui propagera une house du future. Teenage Bad Girl (France), 2 DJs se cache derrière se patronyme, un duo qui délivre une electro puissante accompagnée de visuels rayonnants

Mais encore 
Au Green Room : Manaré (France), Janski Beeeats (France), French Fries (France), Ill Saint M (France)
Au 4 Bis : Manatee (France), The Lanskies (France), Trap (France)
L'Aire Libre : Mujuice (Russie), Stromae (Belgique)



Les Recommandations de la lune
  • Jeudi 
    • Au Liberté : Fuckin' Hell Orkestar ;
    • Au Parc Expo : Mama Roisin, The Pack A.D. The Phenomenal handclape Band, Donso.
  • Vendredi 10
    • A la Cité : soirée complète ;
    • Au Parc Expo : Oy, Raph Dumas &  The Primaveras & Cobla Mil.Lenària, Janelle Monae, M.I.A., Systema Solar.
  • Samedi 11
    • A La Cité : Soirée complète ;
    • Au Liberté : Güz II ;
    • Au Parc Expo : The Inspector Cluzo & Mates, Dominique Young Unique, Blitz the Ambassador, Gonjasufi, DJ Mpula/Batida, Bomba Estéreo, The Gaslamp Killer.

"The Social Network" David Fincher

Incontestablement le film de la rentrée. David Fincher dont les deux derniers films (Zodiac, L'étrange histoire de Benjamin Button) nous avaient laissé un petit goût de déception relatif toutefois, puisqu'il maîtrise toujours ses réalisations de main de maître! Certainement l'un des réalisateurs phares de ces 20 dernières années, toujours à la pointe de la modernité tout en s'inscrivant dans une continuité classique du film américain.
Pour sa dernière réalisation, il s'appuie sur l'histoire de la création du réseau social Facebook tout en faisant le portrait de son fondateur Mark Zuckerberg. Un sujet on ne peut plus dans l'air du temps, puisque les protagonistes de l'histoire ont pour la plupart d'entre eux aujourd'hui, même pas la trentaine. Paradoxalement, les thèmes abordés, l'amour, l'argent, la trahison, le pouvoir, font du film un drame intemporel qui intéressera les plus rétifs à internet, aux ordinateurs et autres mondes virtuels.
Ce portrait de Zuckerberg, "n3rd" et informaticien génial dont la frustration amoureuse, l'amènera à devenir l'un des personnages les plus influents de notre temps, peut faire penser par bien de ses aspects à Citizen Kane. Zuckerberg a conquis le monde mais garde ses démons. Une réussite toute relative. Chacun verra en lui l'un ou l'autre des "Zuckerberg" qui l'habite.
D'un point de vue formel, que peut on demander de plus à un film? il a toutes les qualités : un bon scénario, de bons interprètes, un bon réalisateur…etc. Un seul regret, le non traitement de l'origine social du personnage.
A noter que le film est adapté du livre de Ben Mezrich, 'The Accidental Billionaires : The Founding of Facebook, a Tale of Sex, Money, Genius and Betrayal'.