La playlist vidéos du mois de janvier 2012

La première playlist-vidéos de l'année est plutôt bien fournie et toujours aussi éclectique. Tout ce qu'il faut pour bien commencer l'année ! Retrouvez quelques artistes majeurs de 2011 avec The Dø, Aurelio Martinez, Tinariwen, Dommtree et Laura Marling, d'autres passés plus inaperçus par ici, The National Fanfare of Kadebostany, Matt Bauer ou encore Maya Solovey,  certains qui marqueront peut-être 2012 comme Jhameel, le nouveau roi de la pop (?), Ana Tijoux et son hip-hop latino et revendicatif ou encore Santigold, et enfin quelques bonnes vieilleries avec Cab Calloway et un classique des Stones. Et pour la dernière fois, meilleurs vœux pour l'année 2012, et qu'elle soit musicalement excitante!
  • The Dø "Slippery Slope" sur "Slippery Slope" (2011)
  • Cab Calloway "Minnie the Moocher" (1931)
  • Daniel Martin Moore "In the Cool of the Day" sur "In The Cool Of The Day"(2011)
  • Jhameel  "Shut Up"(2012)
  • Niconé & Sascha Braemer "Liar" sur "Romantic Thrills"(2011)
  • Eendo "Eshgh e Aasemaani" sur "Bord o Baakht" (2011)
  • Matt Bauer  "White Lakes" sur "The Jessamine County Book of the Living" (2011)
  • Maya Solovey "Dreamgirls" sur "I:II" (2011)
  • Seth Glier "The Next Right Thing" sur "The Next Right Thing"(2011)
  • The National Fanfare of Kadebostany "Kazak Rules' sur "The National Fanfare Of Kadebostany"(2011)
  • Yacht "I Walked Alone" sur "Shangri-La" (2011)
  • Aurelio "Wamada" sur "Laru Beya" (2011)
  • Sóley "Smashed birds" sur "We Sink" (2011)
  • Lee Fields & The Expressions "Ladies" sur "My World" (2009)
  • Tinariwen "Iswegh Attay" sur "Tassili" (2011)
  • F.Stokes  "My Small Town In The USA! "(2011)
  • Random Recipe "Bad Luck " sur "Fold it! Mold it!" (2011)
  • Fatoumata Diawara "Kanou" sur "Fatou" (2011)
  • Ana Tijoux "Shock" sur "La Bala"(2012)
  • Hanggai "呼和那木基拉 Yekul Song "(2011)
  • Imelda May "Johnny's Got A Boom Boom" sur "More Mayhem" (2011)
  • William Fitzsimmons "Beautiful Girl" sur "Gold in the Shadow" (2011)
  • Santigold "Big Mouth" (2012)
  • Doomtree "Beacon (Live on 89.3 The Current) " sur "No Kings" (2011)
  • Laura Marling "Night after night" sur "A Creature I Don't Know" (2011)
  • Tecla "Male Dominatrics" sur la mixtape "Thank$giving"(2011)
  • Susheela Raman "Raise up" sur "Vel"(2011)
  • David Lynch "Good Day Today" sur "Crazy Clown Time" (2011)
  • The Kills "Satellite" sur "Blood Pressures" (2011)
  • Keaton Henson "To Your Health" (2012)
  • Neveready "Trouble" sur "Soulidify"(2011)
  • Lace On Lipstick 'These Bones' (2012)
  • The Rolling Stones "Under My Thumb" sur "Aftermath" (1966)

"Le Chat Potté" Chris Miller

le Chat Potté, personnage issu de l'univers Shrek, se retrouve sous les feux des projecteurs avec ce film qui lui est entièrement consacré. Une bonne idée que ce "cross-over" de la part des studios Dreamworks. Plus "fun" et plus sympa que les deux derniers Shrek, le Chat Potté est une réussite. Pleins de personnages incroyables et drôles, une animation toujours excellente et un bon scénario bien rythmé, un bon "mix" de plusieurs contes. A voir en famille.

L'Asie : l'avenir du foot ?

A l'instar de l'économie mondiale, le football semble voir son centre se décaler de plus en plus vers l'orient. Il y a quelques années, les clubs russes avaient commencé à faire parler d'eux, en attirant des stars comme Samuel Etoo à Anzhi Makhachkala, ou encore Rudd Gullit, ancien entraineur de Grozny en Tchétchénie. Le Moyen-Orient et ses richesses pétrolières aussi attirent les footballeurs en fin de carrière. Plus récemment, Le football se déporte vers les pays émergents d'Asie. Le 1er coup fut celui de l'équipe de Shanghaï Seshua qui attira Nicolas Anelka pour un salaire 2 fois plus élevé qu'à Chelsea, pourtant club dont le propriétaire est le milliardaire russe Abramovitch. Tigana a déjà rejoint Anelka et la Chine en tant que coach, et maintenant, on parle même de la star ivoirienne Didier Drogba. La Chine essaie donc de se construire un avenir footballistique, en annonçant sa volonté d'organiser une coupe du monde et un jour de la gagner. Ce n'est pas pour demain, la Chine n'ayant pour l'instant participé qu'à une seule coupe du monde. Mais avec plus d'un milliard d'habitants, elle pourrait se constituer une belle équipe si le foot y devient un sport populaire. Encore plus surprenant, l'Inde, pourtant beaucoup moins sportive que sa voisine chinoise, investit également dans le foot pro en créant un mini-championnat de 6 équipes pendant quelques semaines ; ainsi, Robert Pires et d'autres vieilles stars semi-retraités (Canavarro, rudy Fowler, Morientes, Okocha...) ont signé sans savoir dans quel club ils évolueront (ils seront répartis dans les diverses équipes). Pour l'instant, tout cela peut faire sourire l'Europe qui reste encore de loin le centre du monde footballistique. Mais jusqu'à quand..... Kenavo

Matt Elliott « The Broken Man »

Il y a deux ans Matt Elliott réalisait un remarquable retour aux sources avec son projet électronique The Third Eye Foundation. Ça ne nous empêchait pas de nous interroger sur la suite qu'il allait bien pouvoir donner à sa trilogie  « Drinking Songs », « Failing songs », et « Howling Songs ». La réponse, « The Broken Man », est un album de folk plus sombre que jamais mais toujours d'une beauté époustouflante. 7 morceaux dont 3 de plus de 9 minutes et des longueurs propices à des structures évolutives comme sur « Oh How We Fell » qui débute avec une guitare flamenco pour se terminer près de 12 minutes plus tard avec des chœurs aux intonations slaves. Un titre sur lequel on entend tinter des cloches (d'un village andalou?) tout comme sur « If Anyone Tells Me ''It's Better To Have Loved And Lost Than To Never Have Loved At Al'', I Will Stab Them The Face », autre titre marquant, le seul sur lequel le Britannique est accompagné de notes de piano (à la mélodie proche du « Comme un p'tit coqu'licot » de Mouloudji). L'album est superbement produit par Yann Tiersen avec des couches de guitares qui se superposent imperceptiblement, des petites touches subtiles de cordes et de cuivres, et toujours ces chœurs habités. Au final, ce disque empli de désespoir confirme Matt Elliott comme l'un des plus grands songwriters de son époque.

Matt Elliott - The Broken Man - 2012 - Ici D'ailleurs

"Shame" Steve McQueen

Avec un peu de retard, j'ai vu Shame de Steve McQueen (dit III), à priori aucun rapport avec l'acteur homonyme. Certain dans le commentaire du bilan de fin d'année regrettait que ce film n'y figure pas. Il aurait pu l'être effectivement ou s'il n'y avait pas été il n'aurait sûrement pas été bien loin du "top Ten" de l'année 2011. Shame est le film sulfureux de cette fin d'année, puisqu'il parle de l'addiction sexuelle, une maladie qui a fait parler d'elle cette année, dont nombre de magazines de tous poils ont fait l'écho depuis la fameuse affaire DSK. Une addiction finalement cher à notre époque, dont le nombre d'adepte grandit, et ce visiblement depuis la démocratisation d'internet et la multiplication des sites de sexe en ligne.
Le film suit Brandon, Jeune "yuppie" New-yorkais, célibataire qui justement assouvit au quotidien son addiction par des rencontres éphémères ou le surf sur les sites porno de tout genre. Sa vie très solitaire est organisée autour de cette addiction, et il se démerde avec, jusqu'au jour où débarque sa sœur pour s'installer dans son appartement. Peu à peu, Brandon va se sentir piégé, acculé. Que ce soit le frère ou la sœur, l'un et l'autre ont un mal être de l'existence, très marqué et la façon dont ils ont d'y répondre est opposée. Brandon axe sa vie sur le plaisir physique, à la manière des musiciens de Be-Bop de Sur la route, il est en perpétuel recherche du "hit", et se refuse à aimer, au sens spirituel. Il semble en être incapable malgré quelques tentatives. Sa sœur quant à elle, cherche l'amour avec un grand A, n'hésitant pas à se jeter dans les bras du premier venu. Malgré les liens fraternels qu'il peut avoir pour elle, il reste seul et ne conçoit les choses que comme ça. La solitude est au cœur du film.
Après Drive, Shame est un autre beau portrait sur un mort-vivant. C'est l'axe choisi par Steve McQueen, contrairement à Claire Denis qui avait fait un parallèle de l'addiction sexuelle avec le vampirisme dans Trouble every day
La foi ou le manque de foi en ce qui concerne Brandon est le sujet central du film. Le titre : Shame qui signifie Honte, ancre l'histoire dans la morale judéo-chrétienne, et la luxure fait évidemment parti des 7 péchés capitaux. On surfe sur le thème de la rédemption, même si ici il n'y en a pas vraiment! Contrairement à un film de la trempe de Bad lieutenant, auquel on pense forcément, Shame ne va pas vraiment au bout de son sujet. De plus on aurait aimé en savoir un peu plus sur le passé des protagonistes. A la fin du film Sissy dit à son frère: " Ce qui est pourri c'est d'où on vient ", un peu trop mystérieux!
le film est cependant d'une rare beauté glauque, magnifiquement interprété notamment par son acteur principal, Michael Fasbender. Son interprétation sophistiquée est un atout majeur, savamment soutenu par une réalisation très tenue. Les cadrages n'hésitent pas à coincer son personnage dans les coins à la limite du hors-champs accentuant le caractère "border-line" et asocial du héros. McQueen orchestre son film autour d'un découpage soigné, il alterne de magnifiques plans séquences à la sortie d'un métro ou lors d'un travelling impressionnant, il suit la course effrénée et libératrice de son personnage sur une distance de plusieurs blocs. Il sait aussi s'arrêter en plan fixe sur Sissy (Carey Mulligan), le temps de son interprétation de New-york New-york. A n'en pas douter Shame restera bien dans les mémoires.


Pouss'Disques N°3 - Mr. Jo

La série de nos Pouss'Disques continue en ce début d'année, en attendant les nouvelles sorties 2012 et de nouvelles chroniques d'albums. Cette fois, vous retrouvez un peu de Fantazio, de cumbia, de 60's, de 70's, de Gainsbourg, Jaar ou Mystical, bref, un petit assortiment de bonnes vibrations. Enjoy !


Tracklisting :
  •  Fantazio "Seven days" sur "The Sweet Little Mother Fucking Show"(2008)
  •  Quantic y su conjuto los miticos del ritmo "Step into a world (Rapture's delight)" sur "Hip Hop En Cumbia EP"(2011)
  •  S.Mos "Christo Redentor feat. Busta Rhymes, Duke Pearson & Donald Byrd" sur "Hip Hop And Jazz Mixed Up Volume 2"(2011)
  •  Mr Modo & Ugly McBeer "Diggin' in the crates" sur "Diggin in the crates ep"(2011)
  •  The death set "Yo David Chase ! You P.O.V shot in in the head (feat. Diplo)" sur "Michel Poiccard"(2011)
  •  Hanni El Khatib "You rascal you" sur "Will the guns come out"(2011)
  •  Talking Heads "This must be the place" sur "Speaking in Tongues"(1983)
  •  Serge Gainsbourg "En melody !" sur "Histoire de Melody Nelson" (1971)
  •  Omar Khorshid & his guitar "Raqsed el fada"(1974)
  •  The Esquires "How could it be"(1968)
  •  Pucho & His Latin Soul Brothers "Got myself a good man" sur "Jungle Fire! (1970)"
  •  Mystikal "Bouncin' Back (Bumpin' Me Against The Wall)"(2011)
  •  Wugazi "Forensic shimmy"(a Wu-Tang/Fugazi Mashup) sur "13 Chambers"(2011)
  •  Battles "Futura" sur "Gloss Drop"(2011)
  •  Sbtrkt "Trials of the past" sur "Sbtrkt"(2011)
  •  Nicolas Jaar "Keep me there" sur "Space is only noise"(2011)
  •  Maceo Plexx "Gravy train (nicolas jaar remix)"(2010)

"Hugo Cabret" Martin Scorcese

Le dernier film de Scorcese est donc un film pour enfants, un genre qu'il n'avait jamais abordé, et que l'on pensait réservé à son ami Spielberg. Bien lui a pris d'adapter à l'écran le livre éponyme de Brian Selznick puisqu'à l'arrivée, Hugo Cabret est tout simplement un chef d’œuvre que j'ai eu la chance de voir avant de faire mon petit bilan 2011 et dans lequel il figure en bonne place. Le livre commence à peu près comme ça: "Imaginez d'abord que vous êtes assis dans le noir, comme au cinéma avant le début d'un film. Sur l'écran, le soleil se lèvera bientôt, et un zoom vous emmènera à travers le ciel jusqu'à une gare située au cœur de la ville. Vous franchirez les portes pour survoler le hall grouillant de monde, et là, parmi la foule, vous apercevrez un garçon qui se déplace dans la gare. Suivez le bien, car c'est Hugo Cabret." Le film commence de la même manière, Scorcese qui ne travaille pas trop du zoom mais plutôt du travelling commence son film sur un plan large de la ville (Paris année 30) et s'engouffre dans la gare passant au dessus des quais jusqu'à cadrer en gros plan l’œil de son héros caché derrière l'horloge de la gare. on appelle ça un plan séquence, et quel plan! la fluidité des mouvements de caméra chère à Scorcese accentuée par l'utilisation de la 3D est tout simplement superbe. La caméra chez Scorcese a toujours été comme le pinceau chez le peintre, le stylo chez l'écrivain, son principal outil, avec lequel il modèle sa pensée cinématographique. Par essence c'est un réalisateur qui a toujours pensé 3D à travers la mise en scène de ses mouvements de caméra. Alors ici, puisqu'il s'agit d'une histoire pour enfant, le réalisateur ne cesse de s'amuser, avec ses mouvements, avec la 3D, il suit son héros dans les galeries de la gare Montparnasse et les mécaniques des mouvements d'horlogerie. A ce propos, les décors de Dante Ferretti sont magnifiques et rendent hommage à l'iconographie du début du siècle dernier. Scorcese, historien du cinéma, en profite pour jouer avec cette idée de 3D qui n'existait pas à l'origine du cinéma pour créer une panique dans la salle. L'arrivée du train en gare de la Ciotat des frères Lumière simplement en 2D avait déjà pu créer cette sensation. Scorcese nous rejoue alors dans une grande scène de film catastrophe un fait divers qui avait marqué l'année 1895, ou à la gare Montparnasse, un train n'ayant pu s'arrêter, avait fini sa course dans la rue! Outre la possibilité de passer le pas de la 3D, Scorcese a vu aussi dans l'histoire de Hugo Cabret l'occasion de rendre hommage au cinéma des débuts. Le scénario nous entraîne en effet sur les traces du réalisateur Georges Mélies interprété par Ben Kingsley qui devient un habitué du réalisateur. On se retrouve alors sur les tournages de ce premier grand magicien du cinéma. Scorcese recrée même ses studios de Montreuil. L'occasion pour les grands et les petits de voir ou revoir les images de ses films en partie oubliés. Méliès était le Spielberg de l'époque, l'un des premiers à avoir fait des effets spéciaux, à avoir vu dans le cinéma la possibilité de créer du rêve, de la magie...
Hugo Cabret, c'est l'hommage de Scorcese à tout un pan du cinéma, celui de la lanterne magique.
Le film est aussi l'occasion de retrouver Sacha Baron Cohen dans un rôle à mille lieues de Bruno. Scorcese prend un petit peu de liberté quand à la géographie parisienne situant la gare Montparnasse dans un plan sur les bords de la seine! (à l'emplacement d'Orsay finalement) Sinon le film est un petit peu long, c'est le seul reproche que l'on puisse faire et encore on sent que le réalisateur et sa célèbre monteuse Thelma Schoonmaker ont coupé deci delà quelques éléments. Je suis donc partagé à l'idée d'avoir un film plus court ou au contraire une version longue, qui me permettrait d'être plongé encore un peu plus dans cet univers. Hugo Cabret est sans conteste l'un des plus grand films de 2011.

"Mission impossible: le protocole fantôme" Brad Bird

"Totom" est de retour et reprend pour la quatrième fois à l'écran le rôle de l'agent impossible Ethan Hunt. Effectivement pour ceux et celles qui ne le savent pas, le protocole fantôme c'est en fait MI 4! Réalisé par un transfuge de chez Pixar : Brad Bird, qui signe pour la première fois un film de chair et de sang. Qu'en est-il de cette aventure au titre prometteur? Au vu de la bande annonce, le film est une petite déception. Je dis petite parce qu'il y a bien le lot attendu de scènes d'actions improbables que seul le cinéma peut nous offrir! Tom Cruise effectue quelques cabrioles de haut vol comme à l'accoutumée dans la série et rentre définitivement dans la catégorie des acteurs cascadeurs qui va de Harold Lloyd, en passant par Belmondo jusqu'à Jackie Chan! Il y a bien quelques belles idées et drôleries sympathiques mais l'ensemble peine un peu. Le film met du temps à se mettre en place et les scènes de transitions sont pas vraiment folichonnes. Avec un titre pareil on aurait pu s'attendre à une aventure plus mystérieuse. On en sort un peu frustré par le manque de plaisir auquel on s'attendait à prendre en entrant dans la salle.

Pouss'Disques N°2 - Back in 2011


Le "Pous'Disques" prend son rythme de croisière avec ce deuxième numéro. Après un Spécial 501, mix monté à l'arrache juste pour le plaisir de partager, voici un mix-back sur l'année 2011. Une sélection de quelques titres, parmi tant d'autres, ayant marqué l'année passée. Enjoy!


Tracklist :
  •  Anthony Joseph & The Spasm Band - She Is The Sea sur "Rubber Orchestras" (2011)
  •  Charles Bradley - I Believe In Your Love sur "No time for dreaming" (2011)
  •  Thiossane Ablaye Ndiaye - Aminata Ndiaye sur "Thiossane" (2011)
  •  Boubacar Traoré - Dundobesse M'Bedouniato sur "Mali Denhou" (2011)
  •  Tamikrest - Nak Amadjar Nidounia sur "Toumastin" (2011)
  •  Tinariwen - Tenere Taqqim Tossam (Feat. Tunde Adebimpe & Kyp Malone) sur "Tassili" (2011)
  •  Nostalgia 77 - Simmerdown sur "The sleepwalking society" (2011)
  •  Piers Faccini - Dreamer sur "My Wilderness" (2011)
  •  Bill Callahan - Baby's Breath sur "Apocalypse" (2011)
  •  Stanley Brinks & The Kaniks - Once In A While sur "Jamaica Inn" (2011)
  •  Kimya Dawson - Same Shit / Complicated sur "Thunder Thighs" (2011)
  •  She Keeps Bees - All Or None/Dark sur "Dig on" (2011)
  •  Hanni El Khatib - Loved One sur "Will the guns come out" (2011)
  •  Scroobius Pip - Introdiction sur "Distraction Pieces" (2011)
  •  The Roots - The Other Side sur "Undun" (2011)
  •  Piers Faccini - Three Times Betrayed sur "My Wilderness" (2011)
  •  Camille- L'Étourderie sur "Ilo Veyou" (2011)

"Dernière Séance" Laurent Achard

Voilà typiquement le genre de film français sur lequel je ne sais pas vraiment quoi dire ou penser! Le très bon accueil critique et le fait que le film soit un hommage au Giallo ont poussé ma curiosité dans la salle. L'histoire suit un jeune-homme dont la vie est bilatérale. D'un côté il est le projectionniste d'une petite salle indépendante d'une ville de province, de l'autre s'est un serial-killer qui collectionne les oreilles de ses victimes. Le film qui semble être inspiré d'un fait divers qui s'est joué dans l'est de la France, ne s'intéresse pas du tout à l'aspect policier de l'histoire, mais suit simplement au quotidien ce personnage qui a visiblement un gros traumatisme hérité de sa petite enfance.
Le paradoxe du film se situe entre le traitement apporté à l'histoire dans la lignée "auteur" réaliste, chère au cinéma français et l'histoire même, qui apparait être un conte noir (donc pas vraiment réaliste!). Le film ne s'attache qu'au personnage principal, très bien interprété par Pascal Cervo, de manière purement factuelle : il est projectionniste, on le voit projeter. pas de gros plans, pas de sensiblerie, une vraie volonté de réserve avec beaucoup de hors-champs. L'ensemble des partis pris de réalisation tend à rendre l'ambiance du film proche de la réalité: son direct, lumière blafarde, plan fixe à hauteur d'homme.
A force de réserve quant au sujet, (on y va sur la pointe des pieds ), on y perd quand même un peu d'intérêt. les gros plans sur le visage de l'acteur fonctionne bien mais l'effet est un peu répétitif. A mon sens, finalement seule les scènes qui se laissent aller à l'émotion (l'enfant et sa mère, excellente Carole Rocher) ou le final qui tend effectivement vers les excès du Giallo avec "moulte" giclées de sang jusqu'à la scène où le personnage se retrouve "noyé" dans les frou-frou des filles de French Cancan, nous permettent de ressentir quelques émotions.
Alors effectivement la mise en scène évite les poncifs du genre, et est éloignée comme je l'ai souvent lu dans les critiques du formatage actuel. Il y a cependant dans cette entreprise un côté qui m'apparait daté. il m'en restera une ambiance de province glauque vraiment bien rendu et rien que ça , ça fait peur!

Mansfield Tya « Nyx »

Avec « Nyx », autrement dit « la déesse de la nuit », le 3ème album des deux Nantaises de Mansfield Tya, on plonge dans un monde peuplé de personnages étranges comme ces « cavaliers sans monture forcés de ramper à 4 pattes dans leurs armures » (« Cavaliers »). Les décors sont parfois inquiétants comme cette ile dans une ile et dans une autre, « An island in a island » sur fond électro exacerbant la paranoïa, et d'autres plus avenant comme les paysages de la mer du nord qui se transforment en Rio de Janeiro sur « Logic coco ». On se sent un peu comme dans un rêve étranger, où l'on ne comprend pas toujours ce qui se passe, en partie en raison de paroles ambiguës, mais on est sous le charme. Le mal-être est parfois évident (« J'ai peur de dormir , j'ai peur du réveil, je voudrais mourir pendant mon sommeil, je me sens très lâche, j'ai peur de demain » sur « Cavaliers ») mais on ne se sent pas pour autant mal à l'aise. Bien au contraire puisqu'on en redemande.

Mansfield Tya - Nyx - Vicious Circle- 2011

"Carnage" Roman Polanski

Un an après l'excellent Ghost Writer et la fameuse affaire Polanski qui a déchainé les passions, le grand réalisateur franco-polonais est de retour derrière la caméra. Carnage est une adaptation sur grand écran de la pièce de théâtre le Dieu du carnage de Yasmina Reza. Un exercice de style pour Polanski, qui dans ce domaine avait déjà réalisé l'adaptation de la jeune fille et la mort dans les années 90. Un exercice toujours périlleux que celui d'adapter une œuvre théâtrale au cinéma. A ce petit jeu Polanski s'en tire à merveille, et prouve encore une fois combien il maîtrise sa réalisation, soigne sa mise en scène et dirige ses acteurs si justement. Les quatre protagonistes de ce "petit" drame sont interprétés par quatre acteurs tout simplement incroyables, Jodie Foster, Kate Winslet, Chritoph Waltz, John C.Reilly sont la grande force de ce film.
L'unité de lieu n'empêche pas le film d'exister en tant que tel, et Polanski s'affranchit des quelques subterfuges de théâtre par sa mise en image. Seuls, deux plans sont pourtant tournés à l'extérieur de l'appartement, ils ouvrent et ferment le film comme deux parenthèses. L'ouverture du film permet au spectateur d'être témoin de l'agression d'un gamin par un de ses amis. Cette agression déclenche la rencontre des deux couples de parents et est le prétexte à dérouler la pièce. La question principale qui ressort de ce drame est de savoir quelle est la teneur de la responsabilité en cas d'agression de l'agresseur mais aussi de l'agressé.(On se demande bien ce qui a intéressé Polanski dans ce script ?!:)) Une question qui va déchainer les passions dans cet appartement new-yorkais, où chaque protagoniste va finir par imploser! Chaque personnage incarne une vision particulière de la façon dont devrait fonctionner la société, le monde. Évidemment tout ceci est subjectif, d'où la difficulté à s'entendre! Toujours est-il qu'après cette montée d'échange passionnel entre les personnages, la réponse de l'auteur réside alors, peut-être dans ce second plan qui ferme le film, sur une note semble-t-il d'espoir.