Tout au long de ce roman, la blonde la plus célèbre de tous les temps ne se cache pas sous le pseudo de Marilyn mais reste Norma Jean. Joyce Carol Oates nous entraîne dans l’intimité d’une adolescente puis d’une femme qui cherche désespérément à être aimée. Elle s’aperçoit rapidement que son corps fait naître le désir chez les hommes et pour elle c’est déjà une forme d’amour, mais insuffisante. Norma Jean tente alors de combler ce vide en se donnant entièrement au cinéma hollywoodien. Elle se jette aussi passionnément dans plusieurs mariages et dans de nombreuses histoires extra-conjugales. Mais ni les réalisateurs, ni le public, ni les maris, ni les amants, ne prennent la mesure de cette femme, devenue un véritable mythe. La plupart des hommes l’utilise et en profite mais aucun ne l’aime vraiment. Son plus célèbre amant, le « Président », apparaît froid, calculateur et même effrayant dans une magnifique scène du roman. Norma Jean traverse les ruptures sentimentales, les abus des uns et des autres, les épreuves avec une fausse naïveté et un désespoir grandissant. Et si l’actrice donne l’image d’une femme capricieuse, instable, bourrée de médicaments c’est bien parce que sa vie tourne au désastre et qu’elle ne sait pas bien comment s’en sortir.
Blonde est une œuvre très documentée sur la vie de Marilyn, mais reste avant tout un roman, l’histoire poignante d’une femme dans l’Amérique du 20ème siècle.
Blonde, OATES Joyce Carol, Paris : Stock, 2000
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