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Mobilisation Generale: French Protest and Spirit Jazz 1970-1976

Entre toutes les sorties de rééditions, en voilà une qui attire l'oreille et qui nous fait voyager tout en explorant des sonorités francophones. Mobilisation Générale est une compilation post-68 (de 1970 à 1976) qui prend racine dans un terreau politisé et underground. Dans les notes du livret écrites par Clovis Goux, cette petite information au sujet du disque de Frédéric Rufin résume bien l’engagement de ces 12 titres : « Les auteurs de ce disque s’inscrivent dans une approche « totale » de la musique, sans aucune concession au moindre objectif commercial. Une position que l’on retrouve chez de nombreux artiste de cette sélection ».
Par ces temps qui courent bien trop fade en termes de politique et d’utopie, ce disque est d’autant plus jouissif. Des airs de free jazz, du bidouillage sonore et des accents de rock prog qui redessine un territoire sans frontières, aussi spirituel que politique, parsemé de prises de parole, de poèmes, de slam avant l’heure. Une musique libre et hypnotique qui se dresse face aux injustices. Une invitation au voyage, une plongée en apnée dans la contestation ;  la révolution est sonique et la protestation se vit dans la création. Au travers de cet ovni composé de 12 titres rares, évoquant le cosmos, l’orient, l’antimilitarisme, le jazz de Coltrane, on y trouve des curiosités cosmiques et vindicatives. Une compilation publiée par le label parisien Born Bad qui représente le testament sonore d’une époque révolue mais qui nous transporte et peut nous questionner sur le monde contemporain.

Mobilisation Generale: French Protest and Spirit Jazz 1970-1976 - 2013 - Born Bad



Cheveu "1000"

Le test du second album, celui de la maturité ? de la confirmation ? et bla bla bla et bla bla bla ... Donc "1000", le deuxième album du groupe Cheveu vient donner un grand coup pied à tous ces clichés. Sans modifier l'ensemble de leur style ils envoient les choses différemment et c'est tant mieux. ça reste du Cheveu mais les tons et les ambiances varient sérieusement. Les cordes ajoutées d'entrée à "Quattro stagioni" en attestent, l'amorce pop de "Charlie Sheen" aussi, mais dans ce morceau une véritable déflagration balaye l'atmosphère après trente secondes et puis ça sonne comme une évidence, ce morceau qui aurait pu être sympa sans plus, prend une toute autre dimension avec ces hurlements, on reste scotché. C'est un peu ça "1000", les pistes s'enchainent et surprennent souvent. Leur musique est dépouillée, toujours, garage par moments mais ils s'aventurent souvent où on ne les attend pas. Si "Ice ice baby" n'est pas l'un des titres les plus forts de l'album, cette reprise d'un tube hip hop variété de Vanilla Ice reflète un peu l'ambiance de l'album. Et quand on prend le temps de l'écouter, on se retrouve devant un disque solide avec son paquet de magots, à "Quattro stagioni" et "Charlie Sheen" s'ajoutent "Like beer in the headlights", "My first song", "Bonne nuit chéri" ou "Impossible is not french". Le mieux c'est qu'on a le sentiment que l'ensemble est géré avec une certaine nonchalance et c'est ce qui donne à ce disque une réelle "classe". Alors oui, Cheveu confirme mais le plus important c'est que "1000" est encore meilleur que son devancier et que ce trio dispose d'une belle réserve de créativité, vivement la suite.

cheveu - 1000 - Born Bad - 2010