Un nom d'auteur à rallonge mais inconnu, un titre mystérieux, une belle édition suffisent pour donner envie d'ouvrir ce livre, qui tient toutes ses promesses. Pourtant rien qu'en lisant le résumé on se sent perdu entre les époques, les personnages et les continents. Mais on se rassure vite et il ne reste bientôt plus rien de cette impression. Certes ce bon gros pavé qui a pris dix ans de la vie de l'auteur, est dense et fourmille de héros et de lieux exotiques. Malgré tout on passe d'une histoire à l'autre avec plaisir et sans difficulté. L'écriture est fluide, la galaxie des personnages s'organise autour d'Eléazard von Wogau, un intellectuel, journaliste et traducteur, une sorte de Woody Allen amoureux de belles femmes mais angoissé, semant toujours le doute dans ses réflexions et conversations. On parcourt les villages de pêcheurs du Nordeste brésilien, la forêt amazonienne dans le Mato Grosso, les favelas. Ce n'est pas un Brésil de carte postale que nous dépeint l'auteur puisqu'on croise la route d'un ancien nazi devenu familier de la jungle, d'étudiants qui se défoncent, de promoteurs immobiliers et des politiques qui magouillent sans vergogne. L'ambiance festive et ensoleillée peut devenir amère et violente mais on ne sombre pas dans le désespoir. Seule une pointe de mélancolie vous assaille comme dans les chansons populaires du Sertão.
Au dessus de tous les personnages plane également l'ombre d'Athanase Kircher, jésuite du 17ème siècle, dont Eléazard doit traduire et annoter la biographie. Ce scientifique raté se passionne pour les hiéroglyphes, l'astronomie ou la Chine mais apporte des réponses pour le moins farfelues aux grandes énigmes de son époque.
Pourtant des siècles plus tard Athanase Kircher conserve une certaine emprise sur Eléazard et son entourage. Ainsi au fur et à mesure des fils se nouent entre les protagonistes. Les distances géographique ou figurée qui les séparent au départ se rétrécissent et des liens se dessinent tout en laissant chacun poursuivre sa destinée.
Au dessus de tous les personnages plane également l'ombre d'Athanase Kircher, jésuite du 17ème siècle, dont Eléazard doit traduire et annoter la biographie. Ce scientifique raté se passionne pour les hiéroglyphes, l'astronomie ou la Chine mais apporte des réponses pour le moins farfelues aux grandes énigmes de son époque.
Pourtant des siècles plus tard Athanase Kircher conserve une certaine emprise sur Eléazard et son entourage. Ainsi au fur et à mesure des fils se nouent entre les protagonistes. Les distances géographique ou figurée qui les séparent au départ se rétrécissent et des liens se dessinent tout en laissant chacun poursuivre sa destinée.
Jean-Marie Blas de Roblès, Là où les tigres sont chez eux, Paris : Zulma, 2008.
Prix Médicis 2008. Également disponible en poche.
Prix Médicis 2008. Également disponible en poche.
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