Figure majeure du highlife ghanéen durant les années 50 et 60, Ebo Taylor sort ces jours-ci son premier album international. Le guitariste virtuose n'a pourtant pas chômé entre ces deux périodes. Il quitte son Afrique natale en 1962 pour s'installer à Londres afin d'étudier d'autres genres et de bonifier le sien. Financé par des gouvernements africains, Ebo Taylor officie au sein du "Black star highlife", ce band essentiellement composé d'étudiants, lui permet de confronter son style à un côté plus occidental. Cette fusion se ressent ensuite dans sa musique, toujours abondante en idées, plus structurée aussi mais qui par moments lui ôte une certaine fraicheur, comme une petite mollesse dans les riffs. Mais il n'y a vraiment pas matière à faire la fine bouche devant une œuvre aussi riche. De retour aux pays, Ebo Taylor produit une grande quantité de morceaux pour différents labels et travaille aussi bien entouré, comme avec C.K Mann, autre figure plus jeune du highlife. Toute cette production se retrouve éparpillée sur diverses compilations, notamment chez Strut. Et Strut, qui continue tranquillement à devenir un des labels les plus fins et intelligents du moment, a mis en forme cette belle inspiration de convaincre Ebo Taylor à plancher sur de nouvelles productions. Car pour notre plus grande joie "Love and death" est un album à ne pas manquer. Assisté de membres des Poets of rhythm et de Kabu Kabu, il alterne avec force nouvelles compos et réinterprétations. Le highlife et l'afrobeat cohabitent naturellement, il est quasiment impossible de résister à des morceaux comme "Victory", "Love and death" ou "Nga nga". Retour gagnant pour ce grand monsieur de la musique africaine.
Ebo Taylor - Love and death - strut Records - 2010
Ebo Taylor - Love and death - strut Records - 2010
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