Même si « Dust Lane » a été imaginé et enregistré en grosse partie à Ouessant, il est étonnant de respirer à ce point l'atmosphère de cette île à son écoute : ses paysages mis en abîme par une lumière unique sont rendus par des sons cristallins de guitares, et la puissance de la nature, les tempêtes qu'elle affronte régulièrement, sont imagés par des murs de synthés et de guitares saturées. Et à l'image des vagues successives qui sculptent les rivages de l'île pour lui donner son caractère unique, Yann Tiersen travaille précautionneusement ses morceaux aux airs sauvages. Mais l'enfant du Finistère n’est pas seulement influencé par « son » ile, les évènements de la vie, ses rencontres, ses voyages, contribuent aussi fortement à son processus créatif. C’est ainsi qu’on retrouve pour notre plus grand plaisir l’influence de son ex-collègue de label (Ici et d’ailleurs), Matt Elliott, notamment au niveau du travail sur les chœurs. Son expérience à Gaza où il s’était rendu à l’initiative du Centre Culturel Français l’a aussi beaucoup influencé. Une expérience avec des adolescents confrontés chaque jour à la mort mais toujours avide de culture, qui a donné naissance au magnifique « Palestine ». Au final on a là un album qui ne s’offre pas à la 1ère écoute, mais qui dévoilera toute sa beauté à ceux qui sauront prendre leur temps. Encore une similitude avec l’île du bout du monde.
Yann Tiersen - Dust Lane- Mute - 2010
très bel album de Yann Tiersen, ca faisait longtemps qu'il ne m'avait pas touché comme ça.
RépondreSupprimerAlbum touchant et percutant; merci Paco! Bise de Sanaa
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