"Une séparation" Asghar Farhadi

Mercredi dernier sur toutes les ondes, il n'est question que d'un film: "Une séparation". Le film fait littéralement l'unanimité et la promotion bat son plein. La veille j'avais même vu l'affiche qui créditait le film de meilleur film du mois : un emballement sobre signe de qualité? Petit détail particulièrement étonnant dans cet engouement médiatique, une séparation est un film iranien! Et ça, à vrai dire, de nos jours ce n'est pas commun et ça attise un peu la curiosité... Une séparation n'est pas le genre de film à bénéficier d'habitude d'une campagne promotionnelle de cette envergure. La raison de cet état de fait est venue du couronnement par l'ours d'or à Berlin, du film et de son réalisateur Asghar Farhadi. L'actrice principale, Leila Hatami à elle aussi reçu un prix pour son interprétation. Pour parfaire à ma culture, je suis allé dans la première salle venue qui projetait le film. il faut dire que question film iranien je ne suis pas grand connaisseur. Je m'attendais à un film politique, qui critique le système en place, en fait ça n'apparait pas être l'intention majeure du film même si de ci delà on sent quelques réprobations à l'égard du système, mais comme on peut le faire à l'égard de n'importe quel système finalement!— L'histoire part d'un couple qui se sépare. Elle veut partir à l'étranger, lui rester et s'occuper de son père qui a la maladie d'Alzheimer. Comme dans toute séparation leur enfant, ici une ado, est déchirée entre son père et sa mère. Pour s'occuper de son père, le mari engage alors une aide soignante. L'histoire évolue par petites touches, sur une affaire juridique au cœur de laquelle les thèmes de la société sont effectivement mis à mal : comme la lutte des classes, la religion et surtout le mensonge… la chose qui étonne avec La séparation pour ma part est que la société décrite ne m'a pas semblée si éloignée de la notre. Le divorce est autorisé, les femmes travaillent et conduisent, la justice essaye d'être juste. l'histoire du film est sommes toutes assez universelle. Même si le héros est semble t'il non croyant, la critique de la religion n'est pas virulente. La religion exacerbe juste quelques sentiments, comme la honte ou la parole. Le scénario est plutôt malin et on ne sait jamais trop sur quel pied danser. Le trait apporté à chaque caractère est des plus fins et rien n'est dans ce film manichéen — Un film, très justement interprété et mis en scène, au scénario finement élaboré. De la dentelle!

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