Si l'on peut douter de l'intérêt qu'a eu Thomas Langmann de produire cette année une nouvelle guerre des boutons, on ne peut par ailleurs que louer son audace quant à la production de The Artist. Paradoxe du métier sûrement, tour à tour "dernier Nabab" (dixit Jean Dujardin) ou "vilain tricheur", vous avez dit producteur?
Sur le papier, produire The Artist , c'est aller contre la logique de production d'aujourd'hui. Le film est en Noir&Blanc, en 4/3 et de surcroit muet, tout pour plaire à un public de masse! Un film hors norme qui semblait difficile à produire. Le petit truc en plus qui aide à lancer une telle production est certainement le soutien de l'auteur Michel Hazanavicius et de l'acteur Jean Dujardin au projet. Le succès des deux films OSS 117 ont du peser dans la balance de la décision.
Bref, de l'audace! Une audace qui a permis au film d'être sélectionné à Cannes pour le plus grand plaisir des festivaliers. A cette occasion, Jean Dujardin s'est vu remettre le prix d'interprétation masculine par le grand "Bob" De Niro "himself", au nez et à la barbe du non moins grand Michel Piccoli, ce n'est pas rien! Avec The Artist, Jean Dujardin rentre définitivement dans la cours des grands. Le rôle à été écrit sur mesure par Michel Hazanavicius.
L'histoire suit le parcours d'un acteur vedette du cinéma muet hollywoodien, de sa rencontre avec la jeune Peppy Miller, de sa déchéance alors que nait à son grand désarroi le cinéma parlant. Hazanavicius rend hommage au cinéma de l'époque, avec beaucoup de classe, que ce soit dans les gags, les idées visuelles, les cadrages, la mise en scène, la lumière et la musique, tout y est pour suivre avec bonheur cette mise en abîme du cinéma dans le cinéma. Jean Dujardin est secondé par une horde d'acteur dont le talent n'est plus à démontrer, je pense notamment à John Goodman ou James Cromwell, mais aussi à Bérénice Bejo, qui face à la tornade Dujardin à Cannes a été un peu oubliée des médias me semble t-il! Face à l'acteur cabot et son chien, elle défend parfaitement son rôle donnant à Peppy Miller un caractère joliment trempé et plein de "pep's", la Julia Roberts des années 20!
A mon sens le film est un petit peu long, quelques petites longueurs mais le plaisir est toujours là! Avec son sujet, un peu désuet, on peut se demander si le film ne s'adresse pas qu'à quelques cinéphiles averti ou quelques nostalgiques de la belle époque. le succès nous permettra sûrement d'y répondre, toujours est-il que réaliser ce film était une vrai gageure! chapeau l'artiste, c'est réussi.
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