Mathieu Kassovitz signe son retour dans le cinéma hexagonale avec l'ordre et la morale. Avant de parler du film proprement dit, il me semble important de faire un point sur ce réalisateur. Encensé dans les années 90, parfois à juste titre: Métisse, et surtout La Haine, il était alors le réalisateur à suivre, malheureusement suite à ce gros succès autant personnel que critique, la carrière de Kassovitz s'est peu à peu effeuillée. Depuis la Haine, chacun de ses films a été une déception, en tout cas pour moi. Depuis cette époque, Kassovitz dit "Kasso" a parfois trouvé le succès (les rivières pourpres), s'est essayé à la production hollywoodienne (Gothika), sans grande réussite et au Blockbuster (Babylone A.D.), expérience qui lui a laissé un goût amer et à nous aussi d'ailleurs. Cette dernière décennie a un peu égratigné l'auréole qu'il avait au dessus de la tête, pas bien grave, c'est arrivé à d'autres! Le problème avec Kassovitz vient souvent de sa personnalité. Le garçon à une grande estime de lui-même et reste présomptueux voir prétentieux (époque pré-babylone A.D. où il nous promettait le meilleur film SF de tout les temps! rien de moins), toujours moralisateur, enfin bref, un peu "branleur", voir "tété à claque". "Kasso" est le meilleur ennemi de Kassovitz. Dernièrement encore alors qu'il venait défendre l'ordre et la morale dans l'émission ce soir ou jamais face à l'ancien ministre Bernard Pons, je ne l'ai pas trouvé à la hauteur de l'engagement et c'est dommage. En effet, son propos souvent intéressant semble passé dessous sa volonté de toujours vouloir provoquer. Dommage en effet puisque son film L'ordre et la morale est un très bon film.
Quand j'ai découvert l'affiche et le sujet, j'ai immédiatement eu envie de voir ce film. En France, le genre politique-fiction est un genre oublié ou presque. Rares sont les œuvres qui reviennent sur les périodes troubles de notre histoire récente. Je dis politique fiction parce qu'il ne s'agit pas d'un documentaire mais d'une œuvre de fiction qui n'a pas l'obligation d'être impartiale mais celle de proposer une vision des faits et donc de poser des questions plutôt que d'y répondre. Ici il s'agit de revenir sur les évènements de la Grotte d'Ouvéa qui eurent lieu en 1988 en Nouvelle-Calédonie. Il aura fallu donc plus de vingt ans pour que le cinéma hexagonal s'intéresse à cette histoire, un délai finalement assez court dans notre pays. Bravo à Kasso et son fidèle producteur Christophe Rossignon de s'être penché sur cet évènement trouble qui à marqué notre génération.
Afin de marquer leur opposition à l'application de la loi Pons (loi pour encourager l’investissement dans les DOM-TOM), des indépendantistes Kanak, décident d'occuper pacifiquement des gendarmeries de Nouvelle-Calédonie. Malheureusement l'occupation dérape et vire au carnage dans l'une d'entre elle. Alphonse Dianou chef du groupe se voit contraint de prendre en otages trente gendarmes et de partir se cacher sur l'île d'Ouvéa. La logique veut que sur le territoire français, le GIGN soit appeler à intervenir dans ce genre de situation c'est pourquoi le capitaine du GIGN Philippe Legorjus et ses hommes sont alors charger d'intervenir afin de négocier avec les preneurs d'otages. Jusque là tout va bien, rien d'anormale jusqu'au moment ou atterrissant en Nouvelle-Calédonie, Le capitaine du GIGN découvre que c'est le branle-bas de combat et que le gouvernement a fait appel à l'armée et donné le commandement de l'opération au Général Vidal. Sur le territoire français, cette situation est une première depuis la guerre d'Algérie. Les moyens déployés semblent tout à fait disproportionnés face à la situation. Le gouvernement ayant même fait intervenir sur place les commandos parachutistes et les forces spéciales de la marine du commando Hubert (un peu nos Navy Seals à nous quoi!). —Imaginez, si à la manière de Renaud, je décidais de jouer les séparatistes du XIVième arrondissement et de me réfugier dans un tunnel de métro sous la tour Montparnasse, ferait-on intervenir dix bataillons de l'armée ? — Dans ce climat de troisième guerre mondiale, le rôle de négociateur du capitaine va s'en trouver quelque peu bridé. Eh! oui ces pauvres Kanaks ont eu la mauvaise idée de prendre des otages en plein milieu des deux tours de la campagne présidentielle qui se joue en France. Cette affaire qui se passe à mille lieue de la métropole devient un enjeu essentiel dans la guéguerre qui oppose alors le président sortant François Mitterand à son premier ministre Jacques Chirac.
Le film pose certaines questions, notamment sur les exécutions sommaires qui ont eu lieu après la libération des otages et fait sûrement un peu grincer des dents dans les couloirs du pouvoir. Ceci étant on est loin du manichéisme. Les différents portraits qui sont fait , dans le film que ce soit de Vidal, de Pons, de Legorjus font de ces personnages des hommes tout à fait conscient de ce qui se joue, de la situation et du rôle qu'ils endossent bon gré, ou mal gré. Kassovitz est un peu plus tendre avec le preneur d'otage Alphonse Dianou, à qui la situation a complètement échappé. S'est-il fait manipulé, par qui, pourquoi, les questions restent posées. Le rôle joué par le FLNKS ne semble pas si clair non-plus. On sait que la république s'est toujours opposée vivement aux indépendantistes de tout poil, frontalement mais aussi parfois de façon biaisée.
Avec ce film, pas toujours très bien joué, on est content de retrouver, le style Kassovitz. Celui qu'on aime bien: le cinéphile toujours à l'écoute de ce qui se fait ou s'est fait en matière d'image. Toujours prompt à se faire plaisir et à nous faire plaisir avec sa mise en scène (je pense à la scène de la gendarmerie), Quelques belles idées , comme ce ralenti à l'envers qui ouvre le film, et les multiples plans séquences qui parcourent le film , même si parfois ça manque un peu de précision (je chipote). A ce propos j'avais entendu une critique cinéma dire que le film était caméra épaule et que ça bougeait tout le temps pour rien? A-t-elle vraiment vu ce film ou s'est-elle contentée de la scène de l'assaut final? Pour finir: L'écriture n'est pas toujours hyper-fine mais l'essentiel n'est pas là. Comme me l'a dit une Femme en sortant de la séance : "On en prend plein la gueule, ça fait du bien! c'est salutaire". Un film qui effectivement ne nous encourage pas à un patriotisme aveugle, mais il est sûrement bon dans une démocratie de parler de sujet qui fâche. L'essentiel est là! L'ordre et la morale est un film à voir!
Quand j'ai découvert l'affiche et le sujet, j'ai immédiatement eu envie de voir ce film. En France, le genre politique-fiction est un genre oublié ou presque. Rares sont les œuvres qui reviennent sur les périodes troubles de notre histoire récente. Je dis politique fiction parce qu'il ne s'agit pas d'un documentaire mais d'une œuvre de fiction qui n'a pas l'obligation d'être impartiale mais celle de proposer une vision des faits et donc de poser des questions plutôt que d'y répondre. Ici il s'agit de revenir sur les évènements de la Grotte d'Ouvéa qui eurent lieu en 1988 en Nouvelle-Calédonie. Il aura fallu donc plus de vingt ans pour que le cinéma hexagonal s'intéresse à cette histoire, un délai finalement assez court dans notre pays. Bravo à Kasso et son fidèle producteur Christophe Rossignon de s'être penché sur cet évènement trouble qui à marqué notre génération.
Afin de marquer leur opposition à l'application de la loi Pons (loi pour encourager l’investissement dans les DOM-TOM), des indépendantistes Kanak, décident d'occuper pacifiquement des gendarmeries de Nouvelle-Calédonie. Malheureusement l'occupation dérape et vire au carnage dans l'une d'entre elle. Alphonse Dianou chef du groupe se voit contraint de prendre en otages trente gendarmes et de partir se cacher sur l'île d'Ouvéa. La logique veut que sur le territoire français, le GIGN soit appeler à intervenir dans ce genre de situation c'est pourquoi le capitaine du GIGN Philippe Legorjus et ses hommes sont alors charger d'intervenir afin de négocier avec les preneurs d'otages. Jusque là tout va bien, rien d'anormale jusqu'au moment ou atterrissant en Nouvelle-Calédonie, Le capitaine du GIGN découvre que c'est le branle-bas de combat et que le gouvernement a fait appel à l'armée et donné le commandement de l'opération au Général Vidal. Sur le territoire français, cette situation est une première depuis la guerre d'Algérie. Les moyens déployés semblent tout à fait disproportionnés face à la situation. Le gouvernement ayant même fait intervenir sur place les commandos parachutistes et les forces spéciales de la marine du commando Hubert (un peu nos Navy Seals à nous quoi!). —Imaginez, si à la manière de Renaud, je décidais de jouer les séparatistes du XIVième arrondissement et de me réfugier dans un tunnel de métro sous la tour Montparnasse, ferait-on intervenir dix bataillons de l'armée ? — Dans ce climat de troisième guerre mondiale, le rôle de négociateur du capitaine va s'en trouver quelque peu bridé. Eh! oui ces pauvres Kanaks ont eu la mauvaise idée de prendre des otages en plein milieu des deux tours de la campagne présidentielle qui se joue en France. Cette affaire qui se passe à mille lieue de la métropole devient un enjeu essentiel dans la guéguerre qui oppose alors le président sortant François Mitterand à son premier ministre Jacques Chirac.
Le film pose certaines questions, notamment sur les exécutions sommaires qui ont eu lieu après la libération des otages et fait sûrement un peu grincer des dents dans les couloirs du pouvoir. Ceci étant on est loin du manichéisme. Les différents portraits qui sont fait , dans le film que ce soit de Vidal, de Pons, de Legorjus font de ces personnages des hommes tout à fait conscient de ce qui se joue, de la situation et du rôle qu'ils endossent bon gré, ou mal gré. Kassovitz est un peu plus tendre avec le preneur d'otage Alphonse Dianou, à qui la situation a complètement échappé. S'est-il fait manipulé, par qui, pourquoi, les questions restent posées. Le rôle joué par le FLNKS ne semble pas si clair non-plus. On sait que la république s'est toujours opposée vivement aux indépendantistes de tout poil, frontalement mais aussi parfois de façon biaisée.
Avec ce film, pas toujours très bien joué, on est content de retrouver, le style Kassovitz. Celui qu'on aime bien: le cinéphile toujours à l'écoute de ce qui se fait ou s'est fait en matière d'image. Toujours prompt à se faire plaisir et à nous faire plaisir avec sa mise en scène (je pense à la scène de la gendarmerie), Quelques belles idées , comme ce ralenti à l'envers qui ouvre le film, et les multiples plans séquences qui parcourent le film , même si parfois ça manque un peu de précision (je chipote). A ce propos j'avais entendu une critique cinéma dire que le film était caméra épaule et que ça bougeait tout le temps pour rien? A-t-elle vraiment vu ce film ou s'est-elle contentée de la scène de l'assaut final? Pour finir: L'écriture n'est pas toujours hyper-fine mais l'essentiel n'est pas là. Comme me l'a dit une Femme en sortant de la séance : "On en prend plein la gueule, ça fait du bien! c'est salutaire". Un film qui effectivement ne nous encourage pas à un patriotisme aveugle, mais il est sûrement bon dans une démocratie de parler de sujet qui fâche. L'essentiel est là! L'ordre et la morale est un film à voir!
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