Delphine Coulin tricote entre elles les six histoires qui forment ce recueil de nouvelles. Un peu à l’image du film « Short Cuts » de Robert Altman, les personnages principaux d’une nouvelle font des apparitions furtives dans d’autres textes. Et même si les femmes, héroïnes de ces récits, n’ont pas le même âge, le même métier ou le même pays, on ne peut s’empêcher de voir une filiation entre ces personnages. La petite fille espiègle ou l’adolescente renfermée côtoient une écrivain trentenaire, une grand-mère révoltée, une femme qui perd son mari, une fille qui enterre son père ou encore une mère qui cherche son fils. On a l’impression vague de retrouver la même femme à différentes périodes de sa vie. D’ailleurs l’auteur nous prévient dès le départ : l’enfant, l’adolescente, la jeune femme ou la grand-mère ne s’éloignent pas en vieillissant. Chaque période de la vie reste bien vivante mais dans un espace-temps différent. Parfois une seconde spéciale fait coïncider toutes ces étapes de notre vie. Les personnages se retrouvent aussi autour de questions fondamentales sur le temps qui passe, la maladie, la mort, la disparition des êtres chers. Entre chaque nouvelles de menues réflexions scientifiques et métaphysiques sur la seconde font des transitions malicieuses. Les portraits féminins et cette réflexion sensible vous charmeront en quelques secondes.
COULIN Delphine, Une seconde de plus, Paris : Grasset, 2006
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