Réservez-vous un après-midi ou une soirée pour lire d'une traite les 90 pages de « Jouer juste ». En effet il vous faudra un peu de calme et de concentration pour venir à bout de ce pourtant court roman, le premier de François Bégaudeau.
C'est la fin du temps réglementaire dans une finale de Coupe d'Europe; match nul, les footballeurs et leur coach sont au vestiaire et attendent le coup d'envoi des prolongations. L'entraîneur ne se fend pas d'un speech classique pour encourager ses troupes. Il leur sert un discours-fleuve qui mêle considérations techniques, philosophie du sport et confidences sur sa vie intime. Car « jouer juste » s'applique pour le narrateur aussi bien au sport qu'au couple et les deux sont finalement imbriqués l'un dans l'autre tout au long du récit. Un phrase peut ainsi commencer par une interpellation à un des joueurs et finir par un souvenir de la vie avec Julie. Le narrateur tente de maîtriser sa vie privée comme un match de foot en suivant des règles qu'il invente au fur et à mesure. Mais sa volonté de contraindre et de maîtriser les sentiments touche à la perversité quand les règles se font de plus en plus cruelles et finissent par mener inexorablement à la rupture.
Un objet littéraire pas vraiment réservé aux footeux.
BEGAUDEAU François, Jouer juste, Paris : Veticales, 2003 (également en poche)
Un objet littéraire pas vraiment réservé aux footeux.
BEGAUDEAU François, Jouer juste, Paris : Veticales, 2003 (également en poche)
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