Même s’il n’est pas obligatoirement le meilleur film des Coen comme l’annonce l’affiche, A serious man est certainement leur œuvre la plus personnelle. De toute façon définir quel est le meilleur film des Coen c’est une histoire de point de vue, tant ils ont fait de films (si ce ne sont des chefs d’œuvres) au moins sont-ils toujours excellents ou presque. Pour ce dernier, on est moins dans la veine burlesque du style Burn after reading, mais plutôt dans la veine douce amère de leur cinématographie, dans la lignée de Barton Fink ou the Barber par exemple— L’histoire relate la vie au quotidien d’une famille de la communauté juive d’une petite ville américaine dans les florissantes années 60. On suit particulièrement le père de famille Larry Gopnik, interprété par Michael Stuhlbarg. Il est professeur de mathématique et pour lui, les choses de la vie doivent répondre à la logique. C’est un homme sérieux, honnête et sans histoire. Malheureusement pour lui, la logique des choses terrestres est parfois perturbée par l’intervention du divin et des scénaristes! Tout bascule le jour où l’un de ses élèves à qui il a mis une mauvaise note tente de le soudoyer pour qu’il change la note. Sa femme veut le quitter pour un autre, ventripotent et lourdingue, son fils doit de l’argent à un voisin à qui il a acheté de l’herbe, son frère autiste qui vit chez lui, écrit des formules étranges sous le nom de mentaculus. Devant l’adversité de ses problèmes quotidiens, Larry se verra contraint d’aller chercher recours auprès des rabbins de la communauté afin d’y trouver des réponses à ses interrogations. Si ses interrogations sur la vie ne peuvent pas être résolues par la logique, elle le seront peut-être par le mysticisme. Au vu des trois rabbins qu'il rencontre la réponse ne sera pas obligatoirement limpide. Tout ceci parait bien sérieux mais c’est sans compter sur l’écriture des frères Coen. Le film est bourré de scènes et de personnages comme à leurs habitudes, drôles, absurdes, et décalés. Même s’ils se sont inspirés pour cette histoire de leur père et de leur jeunesse, le film n’est pas une biographie des frères et reste avant tout une fiction emprunte de nostalgie pour cette époque, ou l’on découvrais à la télé les premières séries SF, on peut également y voir une certaine critique de la communauté juive américaine— Le film est particulièrement maîtrisé. Que ce soit la lumière, les plans, le jeux des acteurs ou l’écriture; tout contribue ici à faire de ce film un très bon cru. Le seul reproche que je peux y faire est le non sous-titrage des passages en hébreu concernant la Torah et le Talmud. Puisqu'ils font partie du film il me semble justifié de les traduire.
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Oui c'est vraiment un très bon Coen ! J'ai oublié d'évoquer le Mentaculus dans ma critique, pourtant il y a des choses à dire dessus :)
RépondreSupprimerTout pareil que Benjamin, un très bon Coen qui m'a permis de me réconcilier avec eux après un Burn after readin' que je n'avais pas apprécié du tout !
RépondreSupprimerje me le garde pour les vacances celui-ci ! et ça tombe bien elles arrivent !
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