Dans cette jolie BD, Timothée vit reclus dans son appartement. Emmuré dans son chagrin il laisse couler le temps en s'abrutissant de télévision, de bières et de cigarettes. Mais sa vieille Tata Suzie ne semble pas décidée à le laisser tomber et lui apporte chaque mardi un panier de victuailles ainsi qu'une bonne dose d'énergie qui ne parvient à cacher ni son inquiétude ni sa tendresse pour son neveu. Petit à petit on découvre aussi les autres habitants de l'immeuble dans lequel Timothée accepte de s'aventurer : la grosse concierge fan de télénovelas, Monsieur Julot qui surveille les allers et venues de Tante Suzie, et la nouvelle, jeune et belle voisine, qui vient d'emménager. Tragique par certains côtés l'histoire ne manque pas d'optimisme et ses personnages un peu naïfs apportent beaucoup d'humour et d'humanité au récit.
Michel Alzéal crayonne son univers en noir et blanc et éclaircit ou obscurcit ses cases en fonction de l'humeur de son héros. L'auteur s'amuse à dessiner le quotidien à travers des points de vue originaux, une contre-plongée sur la tante Suzie qui traverse la rue, une vue de l'œil de bœuf de l'appartement de monsieur Julot et surtout de jolis cadrages sur les fenêtres des immeubles voisins, seul horizon de Timothée. On compatit donc facilement au chagrin de ce jeune homme et on est bien heureux de le voir s'en sortir !
Michel Alzéal, Appartement 23, Juan les Pins : Les Enfants Rouges, 2007.
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