L'un des films les plus attendus de l'année. Et pour cause, puisque ce projet annoncé, tourné de longue date, est resté de longs mois en post-production. The tree of life réunit Brad Pitt et Terrence Malick. Deux figures américaines, et deux pans du cinéma américain que l'on aime. The tree of life est une nouvelle fois la preuve de la volonté de l'acteur star de ne pas aller à la facilité du cinéma commercial et pop-corn hollywoodien, que pourtant son physique avantageux permettrait. Il est ici producteur de Terrence Malick, l'un des derniers grands réalisateurs indépendants de la production US. Voici rapidement pour la genèse du projet, qui est finalement aussi l'un des thèmes de ce film. — En ce qui concerne Terrence Malick, son aura de réalisateur culte n'est sûrement pas étrangère à cet engagement de l'acteur vedette américain dans la production du film. Malick n'a réalisé en tout et pour tout depuis son premier film en 1973 que 5 films : La Balade sauvage, Les moissons du ciel, La ligne rouge, Le nouveau monde et The tree of life dont il est question ici. Comme tout grand réalisateur, Malick a ses thèmes de prédilection, l'un d'eux présent dans chacune de ses productions est bien évidemment la Nature. Qu'il la traite dans ses premiers films d'une manière plus rationnelle ou de façon plus émotionnelle à partir de La ligne Rouge, la nature est au cœur des films de Malick. amie ou ennemie, elle fait face à l’homme, autre thème récurrent dans la filmographie de Malick. The tree of life n'échappe pas à cette logique. — L'histoire croque le portrait d'une famille du sud des États-Unis, dans les années 50. Le père et la mère s'opposent dans leur conception de l'éducation. La mère est l'image même de la douceur alors que le père est dur et sévère. Comme il le dit, il faut se battre. Le héros de l'histoire: Jack, le fils ainé de la famille subit violemment cet aspect rigoriste de l'éducation dans son for intérieur. La famille est subitement confrontée au décès de l'un des enfants. C'est là que le film prend toute son ampleur, tout son sens, puisque Malick, afin de traiter toutes les interrogations, les tourments que cet événement peut engendrer au sein d'une famille, entraine le spectateur aux origines du monde, à la création, au chaos. Il va loin , très loin et met ses interrogations en perspective avec l'origine du monde, la vie sur Terre. Il faut préciser que cette histoire est très proche de celle qu'a vécue Terrence Malick dans son enfance, puisque l'auteur a perdu un frère très jeune. Cette souffrance, il tente de la digérer à travers ce film, en confrontant ses propres croyances, son éducation à la Création, à la naissance des sentiments tel que la compassion. The tree of life de par les scènes avec Sean Penn, qui incarne Jack adulte, peut être considéré comme un trip mental: un homme face à son cerveau qui cogite sur le (ou les) "pourquoi" qu'engendre la perte d'un être cher. L'éternelle question finalement. Il n'y a pas de réponse évidemment, si ce n'est cette fin ou les protagonistes morts ou vivants se retrouvent sur une plage sans fin, que l'on peut qualifier à juste titre d'illustration new-age de la vie après la mort. C'est l'une des évolutions de Malick dans ses films depuis La Ligne rouge mais que l'on ressentait encore plus dans Le nouveau monde, ce petit côté new age, qui vient probablement de l'éducation chrétienne qu'a reçu le bonhomme. Cette scène est l'illustration de la croyance de Malick. Ceci étant, les illustrations de la création du monde, de la vie sur terre qui parcourt le film sont plus proches des théories darwinistes que chrétiennes. — Pour ce qui est de la forme, le film est traité avec une caméra en perpétuel mouvement, symbole de vie. Un style qui semble assez libre, où la caméra tour à tour vive ou flanante, est à l'affût et semble prête a capter chaque moment de vie, de grâce, de liberté. Malick utilise le steady cam afin de créer cette impression. Pour faire simple, dans ce film tous les plans sont magnifiques! Vraiment, le film est d'une beauté hallucinante. Les acteurs, avec en tête Jessica Chastain et Hunter McCracken sont au diapason de cette merveille. Malick tente à chaque plan de créer du sens et du beau. — J'ai vu The tree of life le jour de sa sortie. Le film n'avait pas encore reçu la Palme d'or et l'accueil à Cannes avait, semble t-il été mitigé. Pour ma part, même si je n'ai pas vu le reste de la sélection, je dirais que de par son ambition The tree of life est le genre de film qui mérite amplement une Palme d'or. Malick signe un grand film. Un film symbolique, onirique et poétique. Un hymne à la vie. Un film tout simplement beau.
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eh bien cela donne envie d'aller voir ce film!!!!!
RépondreSupprimerune "belle" chronique!
bienvenue au club :)
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