Responsable d'une prestation remarquée aux Transmusicales de Rennes, nous avons retrouvé Blitz the Ambassador à l'affiche du Festival Chausse Tes Tongs début août. Entre temps il a sorti « Native Sun », un album de hip-hop novateur de grande classe. C'est à la sortie des balances, déjà de hautes volées qui laissait augurer un sacré show nocturne, que Samuel Bazawule aka Blitz nous a accueilli dans sa loge. Super disponible et d'une gentillesse digne des très grands, nous avons découvert un artiste charismatique à la personnalité bien affirmée.
Au Ghana
« La musique que nous écoutions au Ghana était celle que nous entendions dans la rue à l'occasion des mariages, des naissances, ou encore des funérailles. C'étaient des musiciens de la rue qui constituaient des sortes de brass bands mais qui jouaient plutôt du high life ou de l'afrobeat. ils jouaient principalement des reprises en se déplaçant de place en place. C'était ma première expérience avec la musique live. J'ai commencé à écouter de la musique américaine plus tard à la radio, mais aussi grâce à mon père, qui voyageait un peu et s'était constitué une grande collection de disques, beaucoup de Motown et de Blue Note, notamment. Lorsque mon grand frère, de 5 ans mon ainé, est allé au collège, il a commencé à écouter du hip-hop et c'est comme ça que je m'y suis aussi intéressé. »
West coast ? East coast ?
« Au début de 90's, ça n'avait pas beaucoup d'importance. C'est seulement en 94-95 qu'il a fallu choisir entre east-coast ou west-coast. Mon frère, qui adorait Tupac, était plutôt west-coast, quand-à moi j’étais beaucoup plus east-coast ! Mais nous étions très ouvert d'esprit et j’appréciais aussi Tupac. En fait j’étais très intéressé par le hip-hop en général parce que c’était une grande nouveauté, surtout en Afrique. »
West coast ? East coast ?
« Au début de 90's, ça n'avait pas beaucoup d'importance. C'est seulement en 94-95 qu'il a fallu choisir entre east-coast ou west-coast. Mon frère, qui adorait Tupac, était plutôt west-coast, quand-à moi j’étais beaucoup plus east-coast ! Mais nous étions très ouvert d'esprit et j’appréciais aussi Tupac. En fait j’étais très intéressé par le hip-hop en général parce que c’était une grande nouveauté, surtout en Afrique. »
États Unis
« Je me suis rendu aux États Unis pour faire de la musique mais je ne pouvais pas l'avouer à mes parents sinon ils ne m'auraient jamais aidé. Et venant d'où je viens, il est plus facile
pour ses parents de vous voir étudier que de devenir musicien. Ainsi, vous pouvez devenir avocat, médecin, quelqu'un de respectable. Alors mon billet pour les États Unis, c'était pour étudier ce qui facilite aussi les choses lorsqu'il s’agit d'obtenir un visa. Mais mon objectif a toujours été la musique et tout le temps que j'ai passé à l'université, j'avais la musique en tête. J'ai profité de mes années universitaires (4ans) pour étudier le marketing en me disant que ça pourrait toujours m'être utile le jour où je serais musicien. j'ai donc appris le business de la musique et le fait de
savoir comment cela fonctionne me permet aussi d'en tirer profit
aujourd'hui. »
intégration
« L'intégration dans la scène hip-hop n'a pas été facile au début. J'ai du faire des efforts pour m'adapter. J'ai du améliorer mon accent et faire évoluer mon son. Mais au bout de 4-5 ans, j'ai réalisé que je n'étais pas sur la bonne voie, que j'essayais d’être la copie conforme de ce qu'ils avaient déjà. J'ai alors changé d'optique et j'ai décidé de revenir aux sources, aux sons originels. Mon nouvel album est aujourd'hui le meilleur exemple de ce que je suis, je rappe en twi, ma langue maternelle, ainsi qu'en anglais, et j'utilise des samples d 'afrobeat et de highlife. Ça a été un processus assez lent : j'ai d’abord voulu être comme les rappeurs américains jusqu’à ce que je réalise que je ne serais jamais vraiment comme eux alors je suis revenu à ce que je suis vraiment. »
intégration
« L'intégration dans la scène hip-hop n'a pas été facile au début. J'ai du faire des efforts pour m'adapter. J'ai du améliorer mon accent et faire évoluer mon son. Mais au bout de 4-5 ans, j'ai réalisé que je n'étais pas sur la bonne voie, que j'essayais d’être la copie conforme de ce qu'ils avaient déjà. J'ai alors changé d'optique et j'ai décidé de revenir aux sources, aux sons originels. Mon nouvel album est aujourd'hui le meilleur exemple de ce que je suis, je rappe en twi, ma langue maternelle, ainsi qu'en anglais, et j'utilise des samples d 'afrobeat et de highlife. Ça a été un processus assez lent : j'ai d’abord voulu être comme les rappeurs américains jusqu’à ce que je réalise que je ne serais jamais vraiment comme eux alors je suis revenu à ce que je suis vraiment. »
Football
« Je suis un grand fan de football et Abedi Pelé est l'un de mes joueurs favoris. Je ne le connais pas personnellement mais je connais son fils André. Quand nous étions jeunes On avait l'habitude de regarder les matchs à la TV et nous étions toujours pour l'Olympique de Marseille en raison de la présence d'Abedi ou alors pour l'Eintracht Francfort où jouait Anthony Yeboah, un autre grand joueur ghanéen. »
Ambassador
« J'ai choisi de m'appeler Ambassador lorsque j'ai réalisé que je devais être moi-même et prendre la responsabilité de ce que je faisais. Je me suis dit : "My sound is an extension of who i am". Quand tu es un immigré et que tu bouges où que ce soit, au début, tu n'essaies pas de te démarquer, tu essayes de t'insérer au mieux, tu as besoin de mieux connaitre ton environnement. Il m'a fallu quelques années pour cela, et là je me suis dit "ok! je suis ici, Les gens ne savent pas grand chose à propos du Ghana, à propos de l’Afrique en général, tout ce que je ferais maintenant, c'est tout ce que les gens d'ici sauront à propos du Ghana et de l'Afrique". J'ai pensé alors que je devais me construire comme un ambassadeur, c'est ainsi que j'ai choisis ce nom. »
Utopie
« Je poursuis toujours le même but! Dans le monde d'aujourd'hui, peu de gens arrivent à se comprendre, il y a de plus en plus de guerre, de plus en plus de désaccord, mais tout ça c'est parce qu’il n'y a pas assez d'échanges culturels. Les Européens vont très peu en Afrique, les Africains viennent peu en Europe. Il faut apprendre à partager des idées, s'enrichir des cultures différentes. C'est un énorme défi que nous avons à relever. C'est ce que j'ai voulu faire avec l'Embassy Ensemble, réunir des personnes, des musiciens en l’occurrence qui n’aurait jamais pu se rencontrer dans la vie "normale". Nous espérons amener beaucoup de monde à se rassembler pour expérimenter la même chose parce que nous sommes tous les mêmes, nous voulons tous les mêmes choses, nous voulons tous la même tranquillité d'esprit, nous voulons tous le même toit sur notre tête et les mêmes vêtements. Alors même si mon objectif, bien sûr, est un rêve, une utopie, chacun d'entre nous peut essayer de le rendre possible. Ma bande est un exemple d'interculturalité : il y a des musiciens qui viennent d'Europe, un autre de Brooklyn, un autre encore d'Afrique du Sud, ils viennent de partout. nous voulons montrer que le mélange culturel est possible. Nous voulons vraiment essayer de rapprocher les gens et espérons que lorsqu'ils se réuniront et qu'ils commenceront à parler entre eux, ils se rendront compte qu'ils ont beaucoup de choses en commun, bien plus que de différences ! »
La Bretagne
« Les Transmusicales ont été une grande chance pour nous. C'était le premier grand festival où nous avons joué en France et ça a été un énorme tremplin. Jean-Louis Brossard (directeur et programmateur des Transmusicales) nous a choisi et nous a présenté comme une grande découverte du festival et nous le remercions encore. C'est grâce aux Trans que nous avons pu jouer ensuite dans de nombreux festivals comme Rio Loco à Toulouse, ou au Festival Tempo Rives à Angers, et aussi nous faire connaitre en Europe. Nous sommes vraiment très chanceux d'être une nouvelle fois en Bretagne car ici beaucoup de gens nous connaissent grâce aux Trans. J''espère que nous reviendrons encore et encore. »
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