Habemus Papam - Nanni Moretti

Dix ans après le magnifique film, La chambre du fils pour lequel, il avait reçu la palme d'or, Nanni Moretti présentait à Cannes, sa dernière création Habemus Papam. Le film n'est pas un documentaire sur les us et coutumes du Vatican mais bien une pure fiction qui oscille entre comédie et drame.Le film débute à l'ouverture du conclave qui a lieu suite au décès d'un Pape, et qui a pour but de désigner le nouveau guide de l’Église catholique. La scène du vote est très drôle et on comprend vite que Nanni Moretti nous entraîne sur le chemin de la fable, celle qui commence par Et si…. Et si le cardinal désigné pour être le nouveau pape par ses confrères, après avoir accepté, ne se sentait plus à la hauteur de la charge et refusait de s'avancer sur ce balcon qui surplombe la place Saint-Pierre à Rome afin que soit prononcée cette phrase : Habemus Papam (Nous avons un Pape). Et si… pour faire face à cette soudaine dépression qui envahit le pape désigné, les cardinaux étaient contraints de faire intervenir un psychanalyste. Et si pour finir ce potentiel futur pape s'échappait du Vatican pour fuir ses responsabilités. Voilà pour la trame du film. On suit donc avec délectation l'errance à travers Rome du cardinal Melville incarné par le toujours incroyable Michel Piccoli. Le film épouse une atmosphère doucereuse et décalée, empreinte de poésie, de mélancolie et de drôlerie burlesque chère à son réalisateur. Les atermoiement de son héros face à ses possibles responsabilités sont autant de sujets qui nous interrogent, qui interrogent Nanni Moretti. Alors qu'au départ, le film semble cousu de fils blancs, on est souvent surpris par les chemins qu'emprunte le scénario. La fin est à ce propos déroutante. sans trop en dire, j'y vois le refus de l'idée du chef.

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