"Intouchables" Eric Toledano, Olivier Nakache

Au moment ou j'écris ces lignes, le nouveau film du duo Toledano, Nakache a dépassé la barre des dix millions d'entrées France. Intouchables devient donc le premier gros succès français de l'année et ce, en à peine un mois d'exploitation. C'est dire le capital sympathie qu'ont obtenu le duo formé par Omar Sy et François Cluzet auprès du public. Le film intouchables — à ne pas confondre avec le faux-ami the intouchables traduit en français par : les incorruptibles! — est basé sur le principe du choc des contraires, principe éculé dans le cinéma que ce soit dans le buddy-movie hollywoodien ou la comédie française à la Veber. Inspiré d'une histoire vraie, le scénario nous narre la rencontre et l'amitié qui va en découler entre un milliardaire tétraplégique et un "lascar" de banlieue. Un postulat de départ assez simple, mais c'est généralement tout ce qu'il faut pour faire une bonne comédie, et Intouchables en est une! Car le duo d'auteurs ne se contente pas de ce postulat très bon, ils assurent grâce à une belle écriture qui faisait déjà de leurs précédents films des petites comédies sympathiques ( Nos jours heureux, Tellement proches), au dessus du lot "made in France". Outre le choc entre les deux protagonistes qui évidemment prête à rire tant les différences entre eux sont profondes, les auteurs construisent une comédie assez douce, qui échappe à la caricature et au cynisme. Par opposition à la morosité ambiante qui envahit notre société, ils portent un regard optimiste mais limpide sur le monde d'aujourd'hui. On n'est pas loin du bon sentimentalisme mais en bons équilibristes, les auteurs ne tombent jamais dans la guimauve ou la facilité. Le film dans son ensemble reste léger et drôle, même quand il aborde quelques sujets de société difficiles comme le handicap ou la solidarité. Ces thèmes souvent mis à mal par notre société de mass-média et sa culture du fait divers glauque, sont à même de séduire un large public avide de positivisme : sûrement l'une des clés du succès du film.
Le scénario est bien mené, pas de longueur inutile, c'est plutôt bien filmé sans esbroufe, impeccablement interprété par François Cluzet et Omar Sy qui trouve ici le rôle qui va incontestablement installer sa carrière! Moi qui regrettais dernièrement qu'il n'y ait pas d'acteur noir en tête d'affiche du cinéma hexagonal, voilà qui est fait! Omar, un héros noir positif, notre futur Denzel Washington? Intouchables n'est pas une comédie française de plus ("comédies" qui ont souvent la saveur d'un navet!), les différents talents investis dans l'aventure amènent le petit plus que l'on pouvait avoir dans certaines comédies de société de Coline Serreau. Le remake américain n'est pas loin!

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