"Carnage" Roman Polanski

Un an après l'excellent Ghost Writer et la fameuse affaire Polanski qui a déchainé les passions, le grand réalisateur franco-polonais est de retour derrière la caméra. Carnage est une adaptation sur grand écran de la pièce de théâtre le Dieu du carnage de Yasmina Reza. Un exercice de style pour Polanski, qui dans ce domaine avait déjà réalisé l'adaptation de la jeune fille et la mort dans les années 90. Un exercice toujours périlleux que celui d'adapter une œuvre théâtrale au cinéma. A ce petit jeu Polanski s'en tire à merveille, et prouve encore une fois combien il maîtrise sa réalisation, soigne sa mise en scène et dirige ses acteurs si justement. Les quatre protagonistes de ce "petit" drame sont interprétés par quatre acteurs tout simplement incroyables, Jodie Foster, Kate Winslet, Chritoph Waltz, John C.Reilly sont la grande force de ce film.
L'unité de lieu n'empêche pas le film d'exister en tant que tel, et Polanski s'affranchit des quelques subterfuges de théâtre par sa mise en image. Seuls, deux plans sont pourtant tournés à l'extérieur de l'appartement, ils ouvrent et ferment le film comme deux parenthèses. L'ouverture du film permet au spectateur d'être témoin de l'agression d'un gamin par un de ses amis. Cette agression déclenche la rencontre des deux couples de parents et est le prétexte à dérouler la pièce. La question principale qui ressort de ce drame est de savoir quelle est la teneur de la responsabilité en cas d'agression de l'agresseur mais aussi de l'agressé.(On se demande bien ce qui a intéressé Polanski dans ce script ?!:)) Une question qui va déchainer les passions dans cet appartement new-yorkais, où chaque protagoniste va finir par imploser! Chaque personnage incarne une vision particulière de la façon dont devrait fonctionner la société, le monde. Évidemment tout ceci est subjectif, d'où la difficulté à s'entendre! Toujours est-il qu'après cette montée d'échange passionnel entre les personnages, la réponse de l'auteur réside alors, peut-être dans ce second plan qui ferme le film, sur une note semble-t-il d'espoir.

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