Voilà trois gueules de gangsters qui s'affichent à découvert sur la pochette du 1er album « Rivermudtwilight » des Triaboliques. Et pour tout avouer ils ont un peu l'air des trois filous Croquignol, Filochard et Ribouldingue, le trio composant les Pieds Nickelés. Mais Justin Adams, Lu Edmonds et Ben Mandelson, les trois musiciens en question n'ont rien des escrocs imaginés par le dessinateur Louis Forton au début du siècle dernier. Ce sont en fait trois musiciens britanniques qui ont débuté leurs carrières à la fin des années 70 et au début des années 80, à l'époque du Punk (Lu Edmonds jouait avec les Damned) et de la New Wave. Depuis ces 3 musiciens ont bourlingué à travers le monde aussi bien en Asie qu'en Afrique ou au Moyen-Orient. Leur rencontre donne ici naissance à une musique riche de nombreuses influences. La musique américaine du 20ème siècle, avec le blues et le folk, en est une avec l'omniprésence de la guitare, instrument fétiche de Justin Adams. Mais l'apport de nombreux instruments à cordes, récoltés à travers le monde, comme des luths, des bouzoukis, la mandoline, donne à l'ensemble une sonorité parfois turque, d'autres arabisante. Et même si leurs voix sont plutôt discrètes, elles se font parfois entendre au milieu des instruments avec un chant en russe sur « Gulaguajira (I, The Dissolute Prisoner) », un titre pourtant aux influences sud-américaines ou sur « Don’t Let Me be Misunderstood », plus connu pour l'interprétation magistrale de Nina Simone. Avec ces 11 morceaux, pour la plupart des compositions originales, Les Triaboliques nous offrent une musique d'esthètes qui en s'appropriant des instruments d'origines diverses, ont finalement inventé une musique très personnelle, aux sonorités mondiales sans jamais tomber dans la copie des musique traditionnelles.
Les Triaboliques - Rivermudtwilight - 2009 - World Village Music
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