"Le Vilain", Albert Dupontel

Pourquoi est-il aussi méchant! Le vilain marque le retour de Dupontel derrière la caméra après son magnifique Enfermé dehors. Ce quatrième film est une nouvelle fois l’occasion de rentrer dans l’univers trashi-burlesque du réalisateur. Cette fois-ci, sa caméra suit l’affrontement entre le vilain, un braqueur de banques manipulateur et sadique et sa mère, Maniette, une petite vieille naïve et bigote. Cette dernière ayant décidé de ramener son petit démon de fils dans le droit chemin, après avoir découvert sa vrai nature. A partir de là tout les coups sont permis! On retrouve ici l’esprit cartoon déjanté cher à Dupontel. Ce dernier affectionne particulièrement les héros ou plutôt anti-héros à tendance psychopathe, de Bernie avec sa pelle au Vilain et sa tortue. Il est une sorte de Charlie Chaplin sous acide, un Buster Keaton trempé dans le Fluide Glacial. C’est du Tom et Jerry, ou plus encore du Itchy et Scratchy à la sauce frères Coen. Plus ça fait mal plus c’est drôle! On prend plaisir plusieurs fois dans le film à voir le vilain préparer ses pièges loufoques que ce soit pour catapulter une tortue par la fenêtre ou encore se débarrasser de sa vieille mère en lui faisant tomber sur la tête tout une série d’objets contondants allant du lustre à l’horloge. D’un point de vue scénario, Albert Dupontel cherche continuellement l’originalité, qu’il s’évertue à mettre en scène avec le même esprit. Il évite ainsi les pièges du déjà-vu. Comme dans ses précédentes réalisations on retrouve son goût des cadrages alambiqués. Beaucoup de grand angle, quelques décadrés sympas. Tout cela contribue à accentuer l’aspect conte du film. À ce titre on sent parfois l’influence de Jeunet ou des déjà cités Frères Coen qui semble depuis longtemps être l’une de ses influences principales. D’un point de vue filmique j’entends. Étonnamment certains éléments du film m’ont rappelé aussi Retour vers le futur? Les réactions en chaîne permettant d’ouvrir la cachette du vilain par exemple ou encore ce camion noir qui le poursuit, peut-être l’élément le moins travaillé du film d’ailleurs. Ceci étant il permet à Dupontel de nous servir quelques scènes d’actions dans lesquelles comme à son habitude il effectue lui même ses cascades. Par ailleurs, Les deux acteurs principaux, Catherine Frot et Albert Dupontel “himself”, ainsi que les second rôles (Nicolas Marié, Bouli Lanners), prennent un plaisir évident à se grimer, et se déguiser donnant au film son côté farce et clownesque. La scène où Dupontel se déguise pour prendre le rôle du fils handicapé de la voisine de sa mère est extrêmement drôle. Au final, le dernier opus de Dupontel, permet à ce dernier de poursuivre une œuvre cohérente qui lui ressemble. Depuis son début de carrière, en tant que comique avec des sketchs comme Rambo, Il y a chez lui quelques constantes, qui font de lui un auteur à part entière qui compte dans le paysage cinématographique français. Il se fait plaisir, mais il n’oublie jamais le spectateurs. Même si le Vilain n’est pas le film de Dupontel que je préfère, j’aurais beaucoup de plaisir à le revoir, comme j’en ai eu à revoir ces précédents que j’ai parfois trouvé plus drôle la seconde fois que la première et c’est une qualité rare! Pour ceux et celles qui veulent en savoir plus sur cet auteur, je laisse le lien de son site ici. Pour l'extrait j'ai choisi celui qui suit pour la simple et bonne raison que la scène existe dans le film mais n'est pas montée de la même façon.

Le Vilain - Albert Dupontel - 2009 - Studio Canal


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