“Lucky Luke” , James Huth

J’y vais j’y vais pas... J’ai pas mal hésité à aller voir ce film. Pour la simple raison que chat échaudé craint l’eau froide! les adaptations de bande dessinée en France sont souvent ratées voir même carrément à côté de la plaque. Je me souviens de Blueberry, l’une de mes BD favorite, il y a deux ou trois ans, pourtant réalisé par Kounen, au final il n’y avait plus que le titre qui était en rapport avec la BD ou presque. Une chose que ne ferait jamais les créatifs d’Hollywood même s'il leur arrive aussi de rater une adaptation. Il faut toujours respecter la BD d’origine si on veut en faire un film. Je conseille a ce propos a tous, the Spirit ou Watchmen. En France seul Chabat avec son Astérix et Cléopatre a vraiment réussi son adaptation, j’ai aussi vu dernièrement Largo Winch que j’ai plutôt apprécié, ceci étant je ne suis pas un grand connaisseur de cette série. Enfin bref, Lucky Luke, le héros de mon enfance sur grand écran, avec Dujardin et un style western spaghetti! Tout ce que j’aime. Finalement, je me suis laissé tenter—Le film commence assez mal pourtant, par une scène ou Lucky Luke enfant qui se fait alors appeler John voit ses parents se faire tuer devant ses yeux par trois bandits du gang des tricheurs. La scène rappelle le début de Nevada Smith avec McQueen d’autant que la mère du petit John est une indienne comme celle de Nevada. L’idée de parler de l’enfance de Lucky Luke est plutôt intéressante. A ma connaissance il n’y a pas eu d’album relatant “la jeunesse de Lucky Luke” donc pourquoi ne pas l’inventer? Malheureusement cette scène d’ouverture est assez pauvre d’un point de vue scénaristique. Elle ressemble a une scène basique d’introduction de western banale qui voit naitre un vengeur! Quid de Lucky Luke là dedans? Déjà c’est assez violent pour un film vendu à partir de 6 ans, puis la violence n’est même pas drôle. Il aurait été marrant d’avoir là , une scène rigolote qui explique pourquoi le héros est si rapide par exemple. C’est juste une suggestion. Heureusement la suite est de meilleur augure et l’on assiste à la présentation de Lucky Luke-Dujardin (avec un physique un peu plus longiligne il aurait été parfait, mais il est quand même un bon Lucky Luke) dans une séquence générique ou on le découvre comme dans la BD tirant plus vite que son ombre et contrairement à la pauvre adaptation de Terrence hill , il a son costume et sa mèche! L’ambiance se met doucement en place. Je n’ai pas lu un Lucky Luke depuis bien longtemps mais étant enfant, je les ai tous lu depuis les éditions Dupuis (dont les premiers épisodes était certes plus violent) jusqu’à Daisy town aux éditions Dargaud en 83. époque à laquelle lucky Luke à arrêté de fumer. Il y a un gag a ce propos dans le générique de fin. J’ai au fil du film retrouver plein de petites choses assez drôle qui me sont revenu en mémoire. (il fait du ski nautique tiré par Jolly Jumper, le wagon enfumé du président, la cascade à cheval façon Mario Luraschi pour cueillir une marguerite au sol. etc) le réalisateur James Huth à soigné sa réalisation et le film est visuellement très chouette avec plein d’idée de cadrage rigolo. Plus qu’une adaptation son film est un hommage a Morris et Goscinny comme il est souligné dans l’exergue. Et on voit qu’il connait bien la BD. Il a même par instant, un peu rare toutefois joué avec la colorimétrie des arrière ou avant plan d’un cadre. C’est une des marques de fabrique des BD de l’époque (sûrement pour des raisons économique): l’encrage d’un avant plan pouvait être tout bleu par exemple et il est aujourd’hui possible au cinéma de créer ce genre d’effet facilement. Les acteurs qu’il a choisi, issu du cinéma populaire national (Dujardin, Youn) ou du cinéma plus auteuriste (Testud, Poupaud) soutenu par les vieux de la vieille (Prévost qui joue le méchant Pat poker) ainsi que Jean-François Balmer sont tous au diapason. La fin du film est assez sympa et le décors est vraiment hallucinant. Il y a beaucoup de référence musicale au western années 50 avec notamment “si toi aussi tu m’abandonnes” chanson du train sifflera trois fois et même à Elvis. Que manque t’il alors a ce film? Sûrement un scénario un peu mieux construit. Il est toujours étonnant de voir qu’un film de ce calibre qui est clairement défini comme étant un produit commercial destiné à attirer le plus de spectateurs possible , (puisque qu’il adapte la bande dessinée qui après Astérix est la plus populaire en France) se fasse sur un scénario décousu. L’apparition de certains personnages qui se fait dans l’allée centrale de la ville Daisy Town est un peu toujours fait de la même manière, (ça rappelle un peu le film de Raimi , Mort ou vif avec Sharon Stone) d’autres comme Fil de fer ou même Calamity Jane sont sous employés. Et pour un budget de 27 000 000 euros ont aimerais surtout que les gags pleuvent un peu plus notamment à l’arrière plan histoire de pouvoir revoir le film avec encore plus de plaisir. Ici les figurants sont justes des figurants et comme nous ils regardent les vedettes faire leur numéros. On a parfois l’impression de voir des sketchs s’enchainer. Pour exemple, la scène ou Lucky Luke découvre que Jolly jumper parle, est plutôt rigolote si on a gardé un esprit d’enfant mais ça n’empêche que par la suite le cheval ne parle quasi plus. Voilà une occasion ratée ou les scénaristes auraient du y aller! Il faut que ça envoie un peu plus. Un peu mou du genoux comme on dirait. J'aurais bien aimé voir Lucky Luke mettre une fessée à Billy the Kid comme dans la BD. Ceci dit, je pense que le film devrait correctement remplir les salles, et s'ils ont dans l’idée de faire une suite, il faudrait décider Jamel Debouze à accepter le rôle de Joe Dalton comme il en avait été question avant l’adaptation faite avec Eric et Ramzy. Et ce qui pourrait être encore mieux grâce aux effets spéciaux possibles aujourd’hui c’est qu’il interprète carrément les 4 frères à lui tout seul voir même Ma Dalton. Comme le fait souvent Eddy Murphy dans ses films.

Lucky Luke - James Huth - UGC - 2009

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