Festival des Vieilles Charrues 2009, Compte-Rendu (2ème partie)

DEMI-LUNE


Le groupe suédois Olle Nyman avec leurs gueules d’anges, cheveux blonds plaqués en arrière à la façon Elvis Presley, avait de l’allure sur la scène Xavier Graal. Avec un gratteux aux airs du bassiste de Nirvana et un autre sosie de Matt Bauer, crané rasé et barbichette, qui ne gâtaient absolument rien au tableau, les mélodies toute en simplicité ont accompagné la superbe voix du chanteur pour un plaisir partagé.

Le Cabaret breton, sous le chapiteau, est une bouffée d’oxygène au milieu de la foule des festivaliers. L’ambiance est calme et détendue et la programmation de qualité. Les trois chanteuses bretonnes Buhé, Ebrel, Vassalo (photo ci-contre) ont dégagé une puissance et une émotion rare. Alors que Montgomery, sur la grande scène, ne trouvaient pas la pureté du son que leur musique nécessite, sous le chapiteau, la complémentarité des voix et la sensibilité des chanteuses a hérissé les poils du public. Latcho Bachavav a levé le public en deux temps. Une intro balkanique toutes clarinettes sonnantes, suivie de l’entrée d’une danseuse tzigane toute en charme. Il ne restait alors au groupe qu’à enchaîner. Al Wasan, a démontré la capacité de la musique bretonne à se marier avec d’autres univers et en l’occurrence celui des frères Khoury et leur musique de Jordanie. Et quand la bombarde s’accorde avec le oud, on reste bouche bée, les oreilles grandes ouvertes, et le chant de Vassalo, encore elle, contribue à nous transporter. La musique bretonne est bien vivante et en plus elle s’ouvre sur le monde.

Guitare-basse-batterie, on n'a jamais rien trouvé de plus efficace et ce n’est pas Izia, la fille de Monsieur Higelin, avec son show rock, plein d’énergie, qui nous contredira. La jeune femme de 18 ans occupe la scène à merveille, courant un peu partout ou se mouvant tel un félin. La disciple de Janis Joplin et de Led Zep a fini à moitié à poil à taper comme une forcenée sur la batterie et même s’il manquait peut-être un brin de variété dans la musique pour réellement nous combler, on s’incline avec respect.

La collaboration attendue entre Les Frères Morvan & Les Tambours du Bronx n’a pas drainé l’émotion qui construit les grands moments et les souvenirs inoubliables. Le tableau était magnifique, les deux petits pères et leurs chemises à carreaux devant un mur de tambours, mais finalement la partie en solo des deux frangins a été plus convaincante que la collaboration et le frisson n’a jamais vraiment parcouru le public. Bel hommage tout de même.

Avec sa musique, mélange de tradition et de modernité, le chanteur Baba Salah, aussi un formidable guitariste puisqu’il joue aussi bien avec ses dents que la guitare dans son dos ou sur sa tête, et ses danseuses, charmantes même si leurs tenues traditionnelles n’étaient pas toujours des plus seyantes, n’ont pas réussi à faire venir le soleil sur la prairie même si quelques rayons ont parfois percé la couverture nuageuse.

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