Anthony Joseph & The Spasm Band « Rubber Orchestras »

Anthony Joseph nous avait enthousiasmé avec « Bird Head Son », un « jubilatoire melting pot de black music », au point de se hisser au sommet de nos meilleurs albums de l’année 2009. Il revient sous la houlette du producteur Malcolm Catto, batteur et leader du groupe The Heliocentrics, avec un Spasm Band, en partie renouvelé. La musique n'a pas pour autant fondamentalement changé, Anthony Joseph pose toujours son spoken word sur un mélange de funk, de jazz, d'afrobeat et de musique caribéenne. Le son est juste devenu un peu plus lourd voir plus "rock". « She is the sea », le premier single, est la porte d'entrée idéale à ce nouvel album qui ne s'appréhende pas forcément facilement, avec des morceaux qui font 8 minutes en moyenne. Ce morceau, bien représentatif de l'ensemble, est énorme. Il débute avec des cuivres dignes d'Antibalas et termine en espèce de free-jazz-rock indescriptible. « Griot », "the sound of universal culture" n'est pas mal non plus sans parler de la puissance des cuivres sur « Damballah ». Et avec des invités comme les musiciens de The Heliocentrics, la chanteuse Jasnett Lind, ou encore  Jerry Dammers, le fondateur de The Specials sur le poème lancinant « Generations », ce nouvel album s'avère être une véritable réussite.

Anthony Joseph & The Spasm Band - Rubber Orchestras - Heavenly Sweetness - 2011 

La playlist-vidéo du mois d'août

Dorénavant, chaque fin de mois, nous vous offrirons une playlist-vidéo regroupant des nouveautés et des "vieilleries" que nous avons pris plaisir à découvrir ou redécouvrir. Voici donc plus d'une heure de vidéos à vous mettre autant dans les mirettes que dans les esgourdes.
- Hanni El Khatib "Loved One" sur "Will The Guns Come Out" (2011),
- Timothy Bloom "Blood Rain" sur "In Full Bloom" (2011),
- Aloe Blacc "Billie Jean cover" (2011),
- The Budos Band "Unbroken, Unshaven" sur "III" (2010),
- Traktorkestar im NT/Areal (2011),  
- Aldona "Wiej Wietrze!" extrait de la bande originale du court-métrage "Le Bûcheron des mots" (2011),
- Hifana "Wamono" sur "Channel H" (2005),
- Chico Trujillo "Loca" sur "Chico De Oro" (2010),
- Tom Waits/Cookie Monster mashup "God's Away On Business" sur "Blood Money" (2002),
- Blitz the Ambassador "Something to Believe" sur "Stereotype (2009),
- Man Mantis "Come Into My Parlor" sur "Cities without houses" (2011),
- Sole & the Skyrider Band - "Immortality" sur "Cruel World" (2011), 
- Caught A Ghost "Somehow" (2011),
- Eskmo "We got more"
(2011)  sur "Eskmo" (2010),
- Raphael Saadiq - "Day Dreams" sur "Stone Rollin'" (2011).

"Harry Potter et les reliques de la mort partie 2" David Yates

Depuis une quinzaine d'années, difficile d'échapper au succès grandissant de Harry Potter. Le personnage est apparu tout d'abord en livre sous la plume de la dorénavant culte J.K Rowling puis a connu parallèlement depuis une dizaine d'années une adaptation en film. Chaque livre a donné un film, hormis le dernier chapitre qui a été scindé en deux parties pour la version ciné! On ne peut que louer ce succès et la création par son auteur du plus grand mythe littéraire de ce début du XXIème siècle. Pour l'adaptation cinéma de ce phénomène, Warner Bros a su conserver sa ligne pendant dix ans et mener à terme les aventures cinématographiques du jeune sorcier, réussissant à garder les mêmes acteurs de bout en bout. Même si les réalisateurs se sont succédés au fur et à mesure des films, c'est Steve Kloves qui a adapté tous les livres de la série pour le ciné. Cela confère à l'ensemble une unité. Pour autant, il apparaitra très vite que les films sont beaucoup moins riches que les livres. Que ce soit pour des raisons économiques ou de durée des films, la version ciné des aventures d'Harry Potter a dû subir quelques coupes franches par rapport à la richesse d'inventivité des livres de J.K. Rowling. Certains personnages, souvent d'une importance secondaire, ont été sacrifiés. L'esprit et l'univers Harry Potter a par ailleurs été conservé. Et voir vivre devant nos yeux les trois héros, le choixpeau magique ou les parties de Quidditch est un petit plaisir. Seul petit bémol à mon sens : le look de Daniel Radcliffe trop "propre" sur lui et ce notamment par rapport au livre qui en faisait un personnage aux cheveux ébouriffés dès le premier livre. Ce dernier s'en moque sûrement et sera content de passer à autre chose après avoir interprété ici pour la huitième fois le personnage principal. Après les deux premiers épisodes réalisés par Chris Columbus (spécialiste des films pour enfants) on aurait peut être aimé que chaque film soit mis en images par des réalisateurs de grande envergure tel que Spielberg ou Burton. La Warner en a décidé autrement, sûrement pour conserver cette unité de ton et de style qui existe dorénavant sur l'ensemble des long métrage HP. Pour ma part, un seul réalisateur a vraiment su imprimer sa marque sur la saga, il s'agit d'Alfonso Cuaron, qui a réalisé le troisième film : le prisonnier d'Azkaban. Pour les quatre derniers films, la Warner a pris le parti de garder le même réalisateur : David Yates, peu connu du grand public avant cette adaptation. Les deux derniers films qui constituent donc l'adaptation du dernier livre sont certainement ce qu'il a fait de mieux pour la série. Pour ma part, j'avais trouvé le précédent "le prince de sang mêlé" assez loupé par rapport au livre, qui lui, était l'un des meilleurs. Le fait de scinder la dernière aventure en deux films, permet aussi de prendre plus de temps, il y a moins de coupes et fait de cette deuxième partie de Harry Potter et les reliques de la mort un vrai final des aventures du sorcier. Le film est en effet une conclusion de l'ensemble des aventures qui opposent chaque année le jeune sorcier au vilain Voldemort. C'est le combat final en quelque sorte, rien de plus. Un peu comme si on avait fait un film simplement sur le combat qui oppose Rocky à Drago à la fin de Rocky 4!!! (héhé!)  Quand j'ai vu le film, l'ambiance dans la salle était étonnante, les spectateurs applaudissant au moment crucial où Harry Potter élimine définitivement son ennemi. Visuellement le film est d'ailleurs très réussi et très beau, les effets spéciaux sont excellents, j'ai adoré le Dragon qui s'échappe des profondeurs de la terre. Une petite chose toutefois, le petit flou, plus ou moins flagrant selon les plans, sur le nez de Voldemort n'est pas terrible et nous empêche d'y croire à 100%. En ce qui concerne la réalisation, le film est bien mené et fonctionne bien, même si Yates a du mal à conclure. L'avant dernière scène où Harry Potter jette la baguette magique est assez médiocre. Il y manque un peu d'emphase peut être, d'autant que le dernier plan de cette scène où les trois héros sont sur le pont de Poudlard est étonnant de non sens. Ceci n'empêchera pas ce dernier opus d'être l'un des plus grands succès de l'année voire de tout les temps. So long Harry Potter...

N'Dialé - Entretien avec Jacky Molard (Bzh)

Jacky Molard, violoniste, compositeur, arrangeur, et producteur breton fait partie des incontournables de la musique bretonne au même titre qu'Erik Marchand ou Jacques Pellen. Toujours attiré par la fusion des musiques, qu'elle soit bretonne, irlandaise ou balkanique, c'est avec le projet N'Dialé (composé de Foune Diarra, Yannick Jory, Hélène Labarrière, Janick Martin, Kassim Sidibe, et Alhassane Sissoko) qu'il se présente en terre trégorroise au Festival Chausse Tes Tongs. Quelques minutes avant sa montée sur scène, nous avons rencontré le musicien breton, détendu et prolixe sur le projet, en compagnie d'Alhassane Sissoko, qui avec une sagesse africaine, veillait sur notre discussion.

Le projet
« Avec mon quartet, nous avions le désir de rencontrer des musiciens maliens, mais sans vraiment avoir de noms en tête. C'est Philippe Conrath, directeur du festival Africolor qui, connaissant notre musique autant que la musique malienne, nous a aiguillé sur Alhassane Sissoko, Kassim Sidibé & Foune Diarra. Nous étions à la recherche d'instruments complémentaires des nôtres et sachant que nous n'avons pas de percussions, pas de chant et pas de cordes pincées, c'était le parfait complément avec le kamalé n'goni (la harpe des chasseurs de la région du Wassoulou, au sud-est du Mali) de Kassim, le chant de Foune et le Djembé d'Alhassane. Nous sommes partis à leur rencontre à Bamako en avril 2009. »

Les musiciens maliens
« Ils sont professionnels depuis longtemps et très connus en Afrique, ils ont aussi beaucoup voyagé partout en Europe, en Afrique et aux États Unis. Alhassane a longtemps accompagné Nahawa Doumbia, et  Kassim, Oumou Sangaré. Foune qui est avant tout danseuse, a aussi travaillé comme choriste avec Habib Koité, Amadou et Mariam, et Babani Koné. »

Les références
« A ma connaissance, ce genre de rencontre n'existe pas. Il y a bien eu des collages du genre le bagad de Saint-Nazaire et les Gnawas d'Agadir, mais c'est plus une juxtaposition alors que nous ce qu'on voulait, c'était se mettre ensemble dans le bain. »

Les débuts
« Les Maliens ont amené leurs rythmes et nous on a essayé de se mettre dedans tout de suite. Et comme on a tous des grandes oreilles, ça a plutôt bien fonctionné, tout en sachant que le principal était surtout de ne pas les gêner. Ensuite on a aussi joué nos trucs et Foune, qui est très forte en improvisation, a poser des chansons dessus. Elle a proposé, essayé et chaque fois c'était une bonne pioche. On a passé 10 jours à Bamako pour une grosse semaine de travail au Centre Culturel Français. »

Les difficultés
« Ce n'était pas vraiment des difficultés mais plus des points interrogations. Par exemple, en ce qui concerne le premier temps, on ne savait pas toujours où le placer. Nous on pensait à l'envers et quand tu penses à l'envers il est très difficile de se débarrasser de cette pensée. Mais parfois même les musiciens maliens ne réussissaient pas eux-mêmes à se mettre d'accord. Mais on réussi toujours à se débrouiller, on trouve le système, et ça marche beaucoup à l'oreille. »

Les Retrouvailles
« On s'est d’abord retrouvé au festival de Correns dans le Var, co-producteur du projet, où on a profité pour répéter une nouvelle fois 2 jours parce qu'on avait encore quelques petites choses à mettre en place. On s'est retrouvé ensuite en décembre 2009 au festival Africolor avant de partir répéter et enrgistrer à Langonnet (au sud de Carhaix). ça s'est fait très vite, tout comme la sortie de l'album, et puis l'été dernier nous avons fait pas mal de festivals. »

L'avenir
« On aimerait aller plus loin dans l'idée de groupe parce qu'aujourd'hui on en forme vraiment un. Tout les membres sont d'accord pour que l'on compose spécialement pour le groupe. Et lorsque les Maliens reviendront en France, l'été n'étant pas la période idéale en raison des nombreux concerts, il faudra profiter pour travailler un nouveau répertoire. L'album date déjà de début 2010, et il faut continuer à avancer. »

L'Afrique

« L'un de nos projets est de repartir en Afrique. On a déjà joué à Bamako lors de notre première rencontre, mais on aimerait bien rejouer un peu partout au Mali et en Afrique même si c'est difficile au niveau budget. Avant d'enregistrer l'album, en novembre 2009, on a aussi joué au Bénin, lors d'un festival sans beaucoup de moyen. Cette expérience a d'ailleurs été filmée par Sylvain Bouttet. »



« Le disque est aussi sorti au Mali, pour que la population locale en profite, même si ça s'est un peu fait dans la difficulté en raison des évènements en Côte d'Ivoire. Tous les ports étaient bloqués et les disques ont eu du mal a être acheminé sur place. Mais maintenant, le projet commence à se faire connaître. »

Le Trio Foune Diarra
« Le trio s'est mis en place en parallèle avec leur propre répertoire et une formule nouvelle, authentique, qui n'existe pas en Afrique. On les a enregistré l'an dernier dans mon studio à la maison mais l'album n'est pas encore sorti car on réfléchi au meilleur moyen. Sur notre label Innacor, on a déjà des sorties prévues pour les 2 années qui viennent et il faudrait qu'il sorte en Afrique aussi bien qu'ici. » Myspace

Mariage des cultures
« Le mariage avec la musique balkanique est plus évident que celui-ci car il y a pas mal de similitudes, aussi bien au niveau mélodique, qu'instrumental, ou encore avec les danses en ronde. C'est une culture relativement proche de la culture bretonne. Avec la musique africaine c'est complétement différent. Et ce qui est particulièrement intéressant, c'est la richesse rythmique et la stabilité incroyable qu'ils ont. Et comme la musique bretonne est une musique de transe, c'est un mélange qui swingue de façon incroyable. »

Famille
« Les Maliens connaissaient déjà Paris et d'autres grandes villes à travers leurs tournées. Mais ils venaient essentiellement pour bosser et connaissaient surtout les hôtels. Cette fois ils rentrent par la porte des amis, c'est autre chose. Aujourd'hui, on est un peu comme une famille. »

Blitz the Ambassador - L'entretien

Responsable d'une prestation remarquée aux Transmusicales de Rennes, nous avons retrouvé Blitz the Ambassador à l'affiche du Festival Chausse Tes Tongs début août. Entre temps il a sorti « Native Sun », un album de hip-hop novateur de grande classe. C'est à la sortie des balances, déjà de hautes volées qui laissait augurer un sacré show nocturne, que Samuel Bazawule aka Blitz nous a accueilli dans sa loge. Super disponible et d'une gentillesse digne des très grands, nous avons découvert un artiste charismatique à la personnalité bien affirmée.

Au Ghana
« La musique que nous écoutions au Ghana était celle que nous entendions dans la rue à l'occasion des mariages, des naissances, ou encore des funérailles. C'étaient des musiciens de la rue qui constituaient des sortes de brass bands mais qui jouaient plutôt du high life ou de l'afrobeat. ils jouaient principalement des reprises en se déplaçant de place en place. C'était ma première expérience avec la musique live. J'ai commencé à écouter de la musique américaine plus tard à la radio, mais aussi grâce à mon père, qui voyageait un peu et s'était constitué une grande collection de disques, beaucoup de Motown et de Blue Note, notamment. Lorsque mon grand frère, de 5 ans mon ainé, est allé au collège, il a commencé à écouter du hip-hop et c'est comme ça que je m'y suis aussi intéressé. »

West coast ? East coast ?
« Au début de 90's, ça n'avait pas beaucoup d'importance. C'est seulement en 94-95 qu'il a fallu choisir entre east-coast ou west-coast. Mon frère, qui adorait Tupac, était plutôt west-coast, quand-à moi j’étais beaucoup plus east-coast ! Mais nous étions très ouvert d'esprit et j’appréciais aussi Tupac. En fait j’étais très intéressé par le hip-hop en général parce que c’était une grande nouveauté, surtout en Afrique. »

États Unis
« Je me suis rendu aux États Unis pour faire de la musique mais je ne pouvais pas l'avouer à mes parents sinon ils ne m'auraient jamais aidé. Et venant d'où je viens, il est plus facile pour ses parents de vous voir étudier que de devenir musicien. Ainsi, vous pouvez devenir avocat, médecin, quelqu'un de respectable. Alors mon billet pour les États Unis, c'était pour étudier ce qui facilite aussi les choses lorsqu'il s’agit d'obtenir un visa. Mais mon objectif a toujours été la musique et tout le temps que j'ai passé à l'université, j'avais la musique en tête. J'ai profité de mes années universitaires (4ans) pour étudier le marketing en me disant que ça pourrait toujours m'être utile le jour où je serais musicien. j'ai donc appris le business de la musique et le fait de savoir comment cela fonctionne me permet aussi d'en tirer profit aujourd'hui. »

intégration
« L'intégration dans la scène hip-hop n'a pas été facile au début. J'ai du faire des efforts pour m'adapter. J'ai du améliorer mon accent et faire évoluer mon son. Mais au bout de 4-5 ans, j'ai réalisé que je n'étais pas sur la bonne voie, que j'essayais d’être la copie conforme de ce qu'ils avaient déjà. J'ai alors changé d'optique et j'ai décidé de revenir aux sources, aux sons originels. Mon nouvel album est aujourd'hui le meilleur exemple de ce que je suis, je rappe en twi, ma langue maternelle, ainsi qu'en anglais, et j'utilise des samples d 'afrobeat et de highlife. Ça a été un processus assez lent : j'ai d’abord voulu être comme les rappeurs américains jusqu’à ce que je réalise que je ne serais jamais vraiment comme eux alors je suis revenu à ce que je suis vraiment. »

Football
« Je suis un grand fan de football et Abedi Pelé est l'un de mes joueurs favoris. Je ne le connais pas personnellement mais je connais son fils André. Quand nous étions jeunes On avait l'habitude de regarder les matchs à la TV et nous étions toujours pour l'Olympique de Marseille en raison de la présence d'Abedi ou alors pour l'Eintracht Francfort où jouait Anthony Yeboah, un autre grand joueur ghanéen. »



Ambassador
« J'ai choisi de m'appeler Ambassador lorsque j'ai réalisé que je devais être moi-même et prendre la responsabilité de ce que je faisais. Je me suis dit : "My sound is an extension of who i am". Quand tu es un immigré et que tu bouges où que ce soit, au début, tu n'essaies pas de te démarquer, tu essayes de t'insérer au mieux, tu as besoin de mieux connaitre ton environnement. Il m'a fallu quelques années pour cela, et là je me suis dit "ok! je suis ici, Les gens ne savent pas grand chose à propos du Ghana, à propos de l’Afrique en général, tout ce que je ferais maintenant, c'est tout ce que les gens d'ici sauront à propos du Ghana et de l'Afrique". J'ai pensé alors que je devais me construire comme un ambassadeur, c'est ainsi que j'ai choisis ce nom. »

Utopie
« Je poursuis toujours le même but! Dans le monde d'aujourd'hui, peu de gens arrivent à se comprendre, il y a de plus en plus de guerre, de plus en plus de désaccord, mais tout ça c'est parce qu’il n'y a pas assez d'échanges culturels. Les Européens vont très peu en Afrique, les Africains viennent peu en Europe. Il faut apprendre à partager des idées, s'enrichir des cultures différentes. C'est un énorme défi que nous avons à relever. C'est ce que j'ai voulu faire avec l'Embassy Ensemble, réunir des personnes, des musiciens en l’occurrence qui n’aurait jamais pu se rencontrer dans la vie "normale". Nous espérons amener beaucoup de monde à se rassembler pour expérimenter la même chose parce que nous sommes tous les mêmes, nous voulons tous les mêmes choses, nous voulons tous la même tranquillité d'esprit, nous voulons tous le même toit sur ​​notre tête et les mêmes vêtements. Alors même si mon objectif, bien sûr, est un rêve, une utopie, chacun d'entre nous peut essayer de le rendre possible. Ma bande est un exemple d'interculturalité : il y a des musiciens qui viennent d'Europe, un autre de Brooklyn, un autre encore d'Afrique du Sud, ils viennent de partout. nous voulons montrer que le mélange culturel est possible. Nous voulons vraiment essayer de rapprocher les gens et espérons que lorsqu'ils se réuniront et qu'ils commenceront à parler entre eux, ils se rendront compte qu'ils ont beaucoup de choses en commun, bien plus que de différences ! »

La Bretagne
« Les Transmusicales ont été une grande chance pour nous. C'était le premier grand festival où nous avons joué en France et ça a été un énorme tremplin. Jean-Louis Brossard (directeur et programmateur des Transmusicales) nous a choisi et nous a présenté comme une grande découverte du festival et nous le remercions encore. C'est grâce aux Trans que nous avons pu jouer ensuite dans de nombreux festivals comme Rio Loco à Toulouse, ou au Festival Tempo Rives à Angers, et aussi nous faire connaitre en Europe. Nous sommes vraiment très chanceux d'être une nouvelle fois en Bretagne car ici beaucoup de gens nous connaissent grâce aux Trans. J''espère que nous reviendrons encore et encore. »

En savoir plus :
Le site
Embassy MVMT

"Cars 2" Brad Lewis, John Lassete

Outre le fait que Cars est le film préféré de mon fiston, il est avant tout un hommage au film de voiture du type "Le Mans" avec Steve McQueen. Le héros porte d'ailleurs le même patronyme en hommage au célèbre acteur des années 70. Après quelques années de fébrile attente de la part de mon gamin, nous avons découvert ensemble les nouvelles aventures de Flash McQueen dans le très attendu Cars 2, avec les lunettes 3D (la totale!) Cette fois, le film est un hommage aux films d'espionnages des années 60, donc mis à part les personnages, il y a peu de rapport avec le premier film. D'un côté, ça s'avère être une bonne chose, puisque de toute les productions Pixar, plutôt connue pour leur avant-gardisme tant technologique que idéologique, Cars était certainement le film du studio dont la philosophie était la plus proche d'un conservatisme bon teint du type "c'était mieux avant". Pour autant même si on évite ici ce genre d'écueil, Cars 2 s'inscrit avant tout dans le film de série plutôt que dans le film de classe A. Au menu : de l'aventure, de l'action, de l'amitié, des vilains et bien évidemment quelques courses de voitures. Donc beaucoup de choses, le film est d'ailleurs un peu trop fourni. On y retrouve quasiment tout les personnages du premier mais aussi des nouveaux venus , plein de nouveaux avec en tête le personnage de Finn Mc missile une version 4 roues de Sean Connery alias 007. Le film permet surtout de mettre en avant l'acolyte de Flash McQueen, Martin la vieille dépanneuse de Radiator Spring et pote du héros champion de course. Il semble que les créateurs mise beaucoup sur ce personnage puisqu'il était déjà le héros de "Cars Toons" une mini série de courts-métrages centrés sur Martin. Ce traitement est au détriment finalement du personnage principal qui pour ainsi dire n'a pas évolué depuis le premier film, sûrement du à sa condition de héros. D'un point de vue animation, Pixar n'a plus rien à prouver, Lasseter et Lewis réussissent leur coup, le film est sympa, mon gamin a adoré, comme beaucoup d'autres j'imagine et Disney vendra à coup sûr des millions de petites voitures "Cars 2" .

The Foves - L'entretien

Les 5 et 6 août dernier se déroulait la 4ème édition du Festival Chausse Tes Tongs. Un événement pour lequel nombreux sont ceux qui s'investissent sans compter (n'est-ce pas Kristen, Antony, Marc, Stéphanie, Amy, Julien, Maï, et les autres) avec l'espoir de voir naitre un sourire aux lèvres des artistes et les yeux des festivaliers briller. Opération réussie. On retiendra le site joliment habillé par la compagnie les oeils, l'esprit festif des copeaux d’abord et en ce qui concerne la musique, le rock plein de fraîcheur de The Foves, le charisme de Blitz the Ambassador, le charme de Jaqee, les shows électro-rock de Success et de Nasser, le set sans concession de The Jim Jones Revue qui a comblé les amateurs de rock brut, et la belle rencontre Bzh/Mali sous la forme de N'Dialé. Nous avons découvert les Brestois de The Foves, voici le compte-rendu de notre entretien.

Vos Débuts
« The Foves existe sous sa forme actuelle depuis fin 2008 même si les tout début date de la mi-2007. Au départ nous étions seulement 4 avant de trouver la bonne formule avec sax, clavier et percussions, et nous retrouver finalement à 6. »

Votre style
« Nous jouons du pur garage à la Sonics que l'on mêle parfois au british blues des Animals. Mais notre musique ne cesse d'évoluer et sur scène on peut aussi bien faire une cover de ces 2 groupes qu'une reprise de Ten Years After. On prend de plus en plus de plaisir à jamer et notre musique évolue dans ce sens avec des passages portés sur l'impro qui tendent vers le psychédélique. Par contre, le risque est de perdre l'essentiel alors on revient régulièrement à la simplicité. »

Vos influences
« En dehors des Sonics ou de The Animals, qui restent nos influences communes, The Jim Jones Revue fait l'unanimité, mais il y a aussi The Blue Van, un groupe danois peu connu en France, qui a pourtant déjà sorti 3-4 albums. Leur 1er album "the art of van" est vraiment excellent. On écoute aussi les White Stripes, The Black Keys,... essentiellement du rock. Mais chaque membre écoute des styles différents : un peu de pop de branleur, de la pop dépressive, du rock progressif, et il n'y a pas de clause dans le contrat du groupe qui interdit d'écouter les Black Eyes Peas par exemple !!! Sinon on reste très ouvert. Par exemple, on a découvert dernièrement un artiste comme Eli Paperboy. »

Les Tournées-Concerts
« Après la sortie du premier ep, nous avons effectué une quinzaine en Belgique, Allemagne et Pays Bas, des pays où nous avons découvert de véritables passionnés de rock. Là bas, les gens écoutent d’abord notre concert et prennent une biture ensuite alors qu'en Bretagne c'est un peu l'inverse ! Nous avons joué dans des endroits un peu folklo. Notre meilleur souvenir de concert reste lorsque nous avons joué à Hambourg dans une cave d'une dizaine de m2 où il n'y avait rien mis à part un frigo rempli de bières ! Un autre lieu mémorable, c'est le White Trash Fast Food à Berlin qui est l'un des fiefs de Lenny de Motorhead. C'est un bar vraiment barré. Derrière une façade style cabaret dinatoire se cache une arrière salle de dingue  avec tatoueurs, cinéma porno, un véritable complexe rock'n'roll. »

Un Enregistrement?
« Après la sortie d'un premier ep en 2010 "Get A Ride With​.​.​. The Foves", enregistré à l'ancienne sur bande avec donc un son très particulier, nous travaillons sur un LP en autoproduction, et comme la musique n'est pas notre activité principale, c'est pas toujours évident. Aujourd'hui, une bonne partie des morceaux sont prêts mais nous aimerions bien enregistrer plus que 12-13 morceaux pour pouvoir choisir ensuite. »

En savoir plus :

"X-Men: le commencement" Matthew Vaughn

Je poursuis mon tour d'horizon des blockbusters et autres suites de l'été (je laisserais quand même à d'autres le soin d'aller voir Transformers 3, là, je crois que je suis quand même "trop vieux pour ces c***!). Les suites toujours les suites, un phénomène devenu au fil des années une manne financière pour les studios comme ici Marvel qui en est à son cinquième film sur les fameux X-Men! Après trois films X-Men relatant des aventures contemporaines de l'équipe de mutants, Marvel s'est attaqué aux origines des super-héros comme à l'époque où on pouvait lire dans Strange les fameux "Stan Lee présente les origines". Après le long-métrage sur le plus célèbre des X-Men: Wolverine (aussi appelé de ce côté de l'atlantique Serval) , voici le dernier opus qui s'attarde sur la première rencontre entre le professeur Xavier et Magneto, comment ils ont été amis, comment ils sont devenus ennemis. X-Men le commencement, comme son nom l'indique, est un retour aux sources et de loin le meilleur film depuis le X-Men 2 (à mon sens le seul qui soit vraiment bon). Originalité du scénario : c'est au cours de la crise des missiles de cuba en 62 que se mettront en place les deux visions antagonistes du professeur Xavier et de Magnéto quant à la place que doivent tenir les mutants dans la société humaine. Comme souvent à hollywood dans les films à gros budget, il y a un petit peu trop de musique symphonique "lourdingue" dans la grande séquence d'action qui clôture le film, sinon le reste se laisse regarder avec plaisir. Petit Bonus : Kevin Bacon incarne visiblement avec beaucoup de plaisir le méchant de service et Hugh Jackman fait un caméo dans "son" rôle de l'insoumis Wolverine. Pour les fans, le prochain film sera consacré à Magneto, le plus dramatique, le plus complexe mais également le plus attachant des mutants du monde X-Men.

Ikebe shakedown

En écoutant Ikebe Shakedown d'une oreille distraite, tout en sachant qu'ils viennent de Brooklyn, on se dit que c'est une nouvelle signature de Daptone avec une énième sous division du Budos band et de Menahan street band. Pourtant c'est sur Ubiquity qu'est signé cet opus à forte tendance soul et afro. Si "Tujunga", d'entrée, s'aventure dans l'afrobeat, "Kumani walk" et "No name bar" sont résolument plus soul. De nouveaux riffs afrobeat sur "Tame the beats" amènent ce titre vers des ambiances plus funky. Sur "Don't contradict", Isaac Hayes et Curtis Mayfield ne sont pas très loin, d'ailleurs à plusieurs occasions l'album baigne fortement dans la blackploitation. On sent aussi que Lalo Schifrin est dans le coin.
Alors c'est avec ce subtil mélange de soul, d'afrobeat, de funk ou de boogaloo que Ike Shakedown nous transporte sur 14 pistes sans véritables fausses notes. Des lignes de basses bien rondes, des riffs de guitares groovy, des chorus de cuivres maitrisés et des rythmiques chaleureuses... Si l'on ajoute à cela une production impeccable, on se trouve ici devant de petites perles à enfiler tout l'été. On peut juste regretter que parmi tous ces titres ne figurent pas une ou deux pistes avec un vrai vent de folie car si l'ensemble est complétement maitrisé, on se dit aussi qu'il y a eu certainement un peu de frilosité pour enflammer définitivement l'album, et qui en aurait fait un disque quasi-parfait. Mais ne boudons pas notre plaisir devant ce band très classe, en espérant le voir tourner dans nos contrées d'ici peu.

Ikebe Shakedown - Ikebe Shakedown - Ubiquity - 2011