"Prometheus", Ridley Scott, 2012

« Petit écran »  est une nouvelle rubrique d'Antonin Grestt consacrée à ce qui est visible à la télé : des films, des documentaires, des séries, des émissions, ... Pas de limites, A.G. vous parle de ce qu'il veut quand il veut !

À la base commerciale, l'idée d'un préquel à Alien, réalisé par Ridley Scott en personne, avait de quoi en faire baver plus d'un. Ridley Scott avant tout auteur, plutôt que simple faiseur, a fait évoluer le projet vers une œuvre plus ambitieuse qu'une simple suite. Non seulement on aurait les origines du monstre de l'espace le plus célèbre du cinéma, mais tant qu'à faire on remonterai à celles de l'Homme! D'où le titre en référence au mythe de Prométhée. C'était peut-être là une fausse bonne idée!

Pour faire court, le film est une déception. Ridley Scott pourtant s'amuse avec les diverses projections d'images qui parcourent son histoire,  maîtrise sa réalisation et sauve les meubles grâce aux designs sophistiqués du film : référence à son Alien avec des décors à la Giger, nombres références à Moebius qui travailla avec Scott sur le premier film, pour le reste, les costumiers se sont inspirés de la SF année 50. L'ensemble est très classe, mais vu le budget pharaonique du film le contraire aurait été intriguant!

Le gros du problème vient du scénario en forme de "
gloubi-boulga" intergalactique. Faussement compliqué, l'intrigue déçoit sur tous les points. Le scénariste Damon Lindelof multiplie les suspens sans réponses et les directions prisent par l'intrigue, on ne sait jamais où l'on va et pourquoi. Il est un habitué du genre puisqu'il à officié sur la série "Lost"!
Les personnages sont inconsistants aux possibles et les acteurs sous employés! (Noomi Rapace loin du rôle qui à fait de Sigourney Weaver une star!) parfois même on ne comprends pas l'intérêt de leur présence dans le scénario (Charlize Theron), ou de leurs actes ( Idris Elba). Pourquoi Guy Pearce grimé en vieux plutôt que de prendre un vieil acteur? Seul le personnage de l'androïde, figure imposée de la série et interprété ici par Michael Fassbinder, échappe à ce massacre. Les seules scènes qui finalement fonctionnent sont celles qui résonnent par rapport à Alien, titré en France "le Huitième passager", à savoir une scène d'horreur ou deux cosmonautes se font attaquer par des serpents extra-terrestres, et la scène de césarienne.

Finalement la partie sur l'origine de l'homme ne convainc pas et la partie sur l'origine de l'Alien semble presque risible. Reste malheureusement un film commercial, pensé avant tout comme la genèse d'une nouvelle trilogie. dont le premier opus ne tient pas comme entité propre. Pas sûr du coup d'avoir envie de voir la suite! Dommage.

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