« AVATAR », James Cameron

A la veille de l’année 2010, un mot sur le film événement de cette fin d’année. Avatar de james Cameron. Largement promu depuis plusieurs mois, Avatar s’annonçait comme le renouveau du cinéma. A l’image de son auteur, toujours en quête de défi technologique, le film devait être la première pierre posée de ce que sera le cinéma de demain. En ce début de siècle Cameron comme Zemeckis, et quelques autres a l’obsession de créer un cinéma entièrement numérique et virtuel. En quelque sorte ils veulent réussir et créer le parfait dessin animé réaliste. Contrairement aux derniers films de Zemeckis il y a encore dans Avatar quelques vrais acteurs, on remarque notamment la présence de Sigourney Weaver, icône du cinéma de SF depuis Alien et habituée de l’univers de Cameron depuis Aliens, le retour. Sa présence ancre le film dans la continuité historique d’un genre. La présence d’acteurs en chair et en os n’est par ailleurs que le prétexte à amener le spectateur dans ce monde entièrement numérique et à lui faire croire à ce monde. J’avais peur de voir justement un dessin animé très réaliste certes mais un dessin animé quand même. Or de ce point de vue le film est une vraie réussite. Moi qui ne suit pas fan de la technologie 3D très à la mode, je dois dire que j’ai été impressionné par l’effet et le rendu réaliste du monde de Pandora marche extrêmement bien. Cameron a mis les moyens nécessaire pour que son film fonctionne. A la manière des auteurs de BD des années 7O comme Mézières notamment, ou de Bourgeon avec sa série de fantaisie le cycle de Cyann, il a entièrement créer une nouvelle planète avec une faune et une flore spécifique. Le film est un vrai « trip » visuel et on est transposé comme le héros à travers son avatar dans cet univers. De ce point de vue le film s’inscrit d’ailleurs plus dans le genre de la fantaisie du Seigneurs des anneaux que du vrai film de SF, à l’image de Tolkien, Cameron a aussi inventé Le langage des Navi’s les habitants de Pandora. D’un point de vue filmique, Cameron reste le grand réalisateur qu’il a toujours été. Malheureusement même s’il reste aussi un grand conteur d’histoire, puisqu’il mène son film de bout en bout sans qu’on s’ennuie c’est quand même d’un point de vue scénario que le film déçoit. Le message écologique new-age est certes à la mode et plutôt intéressant mais le développement qui y est amené reste proche d’un film de Walt Disney. Un film comme Wall E qui abordait les mêmes thèmes était finalement bien plus original et adulte dans son traitement. Cameron oppose dans son film deux aspects antagonistes qui font de l’être humain ce qu’il est. C’est à dire l’animal dominant et belliqueux avide de conquête et de pouvoir, issu de l’âge de fer et l’homme des origines en osmose avec la mère nature. Ces thèmes parcourent notamment le cinéma d’un autre grand réalisateur, Terrence Malick, mais ses films sont de ce point de vue un peu plus fouillés. De plus L’histoire est parfois hyper prévisible et le schéma du scénario est calqué sur les westerns (et il sont quelques uns) ou un homme blanc est adopté par les indiens. Ceci étant il y a dans Avatar quelques scènes d’action d’anthologie et on peut remarquer chez son auteur une certaine fidélité a ce niveau. Il nous avait concocté dans Aliens le combat des Mères entre Sigourney Weaver et la Bête il y a ici le combat des Pères, deux visions de ce que peut être l’Homme, un être en osmose avec sa terre Mère nourricière, incarné par le héros Jack Sully ou un conquérant destructeur qui a perdu le contact avec la nature, le colonel Miles Quaritch. Au final Avatar est un film à voir pour ce qu’il est : un voyage visuel et un pari technologique impressionnant, mais il reste juste un film d’aventure d’entertainment que j’aurais apprécié à sa juste valeur s’il avait été aussi un pari scénaristique qui l’aurait amené dans la lignée de 2001 plutôt que de Mia et le Migou dont l’histoire est finalement extrêmement proche !


4 commentaires:

  1. Malgré les prouesses techniques, je n'ai pas pu rentrer dedans la faute à ce scénario toujours moins fin que le moindre des Pixar...

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  2. J'ai tellemet adoré ce film que j'ai pleuré lors de l'attaque des marine sur l'arbre -maison!

    Je l'ai tellement aimé que je l'écouterais pendant des heures et des heures.!!

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  3. encore une très bonne critique de chi8 dont je partage l'opinion: très impressionnant visuellement, le scénario reste très léger, on le comprend d'ailleurs dès la Bande annonce!swight

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  4. Hello Chi8,
    D'accord avec toi sur le rendu réaliste du monde de Pandora. Les décors et la faune (les géniaux hippopotames-marteaux) et la flore en particulier sont très bien foutus. La découverte de ce monde féérique est à mon avis le meilleur moment du film d'ailleurs. Les avatars sont super bien foutus avec notamment des expressions du visage des plus crédibles ce qui les rend plutôt touchants. Sinon le côté méchant Homme contre gentille Dame Nature est bien simpliste et en voulant donner un spectacle Tout Public, donc accessible aux enfants, les scénaristes ont oublié d'insérer des scènes sensuelles, préférant en rajouter sur les scènes de combat sans gros intérêt si ce n'est de nous gaver d'effet spéciaux.

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