Compte-Rendu des Transmusicales 2010

Les 32emes Transmusicales de Rennes ont remporté un énorme succès public cette année encore. L'équipe de Jean Louis Brossard et Béatrice Macé nous ont concocté un vrai marathon musical sur 3 soirées, il fallait être en forme. Programmation éclectique avec quelques groupes qui sortent quand même du lot. Alors impossible de tout voir à moins de zapper les lives toutes les quinze minutes, je m'en tiendrai donc à ce que j'ai vraiment eu le temps de voir au moins une demi heure.

Jeudi 9 Décembre - Bar en Trans (Le Chantier)

J'ai décidé de laisser le parc des expositions de côté et de tester l'ambiance des Bars en Trans pour une soirée au chantier avec Grand Pianoramax pour commencer. Dans un live plus que convaincant, Léo Tardin aux claviers et Dominik Burkhalter à la batterie nous ont proposé un show hip hop jazzy avec Mike Ladd en guest. Les ambiances ont alterné entre free jazz énergique et des morceaux beaucoup plus groovy, le tout appuyé par le spoken word très classe de Mike Ladd. L'ensemble fonctionne très bien et le plaisir est présent tout au long de l'heure qu'il leur est laissée pour s'exprimer.
Niamoto orchestra. Malgré de belles idées, Dj Freshhh aux platines, une kora, une flûte traversière et la voix de l'ivoirienne Mabody, je n'arrive pas à sentir le petit truc qui fait la différence dans ces titres mélangeant soul et ambiances africaines plus traditionnelles. Je décroche au bout d'un moment en attendant Fortune en dj set.
Et il faut dire que j'ai été bien déçu par les Morlaisiens. Le traklisting était, à mon avis, d'un assez mauvais goût et je n'ai pas réussi à trouver de cohérence dans leurs choix. j'espère gommer cette déception en les retrouvant en version live.

Vendredi 10 Décembre - Salle de la Cité, Parc Expo

Après un petit tour à la cité où Outasight n' a pas réussi à me réveiller avec un hip hop soul qui tendait plus vers la pop, c'est avec regrets que je quittai cette salle avant Dengue Fever mais Outasight avait eu raison de moi après une demi heure et je n'avais plus le courage d'attendre les Californiens.
Zou! direction le Parc Expo pour enchaîner avec Raph Dumas & The Primaveras. Me voici devant 19 ou 20 personnes sur scènes qui balancent du funk, de la soul, du jazz, des traditionnels et de l'electro avec Raph Dumas aux platines. L' ensemble est festif et le plaisir se ressent dans le hall qui se réchauffe doucement.
Oy - Transmusicales 2010
Hall 3, Oy dégage beaucoup de charme avec ses bricolages sonores et ce malgré quelques problèmes techniques. Sa belle voix et l'originalité de ses morceaux méritent largement qu'on s'attarde sur elle mais il faut déjà la lâcher pour rejoindre le hall 9, Janelle Monae arrive.
L'une des grosses pointures de la soirée fit une entrée remarquable avec sa soul rétro futuriste mais la suite fit redescendre la température avec des ambiances beaucoup plus calmes et surtout trop longues. Elle remis une bonne dose d'énergie sur la fin avec quelques uns de ses tubes mais je n'arrive plus à m'emballer. Il faut avouer quand même qu'elle est bien entourée et que son charisme est évident. Je pense qu'elle aura droit à un bel avenir.
Besoin d' une petite pause, le hall 9 devient de plus en plus bouillant et le public aussi. M.I.A va faire son entrée. Et c'est dans cette ambiance électrique que la jeune femme assure un show puissant, hardcore avec un son à la limite de la saturation. Dans un style quasi militaire, éprouvant par moments, elle embraye ses tubes devant des groupies complètement allumés qui ont raison de mes nerfs un peu avant la fin. Je dégage difficilement du hall.

Un vendredi soir intéressant mais sans véritables confirmations mais où je retiens surtout Raph Dumas & The Primaveras et Oy comme bonnes surprises.

Samedi 11 Décembre 2010 - 4Bis, Parc Expo

Je me rends au 4bis et tombe par hasard sur Trap, jeune duo électro avec machines et batterie. Morceaux hard-Teck-Métal s'enchaînent avec frénésie, la petite salle du 4bis va exploser sous les assauts du duo à l'énergie débordante. Sympathique et idéal pour se remettre en jambes.
Au parc des expos je commence avec Crocodiles, bof.
Dominique Young Unique ensuite. Sa voix et ses flows sauve la mise mais elle n'est franchement pas bien accompagnée et le grand blond aux claviers fait limite tomber le concert dans le ridicule.
Je file hall 9 pour jeter un œil sur Matthew Dear et son live band, ça ne prend pas non plus et même si il y a de jolis moments, son électro n' arrive pas à décoller d'une certaine noirceur.
Je commence à avoir peur, je me dis que ça démarre moyen mais The Gaslamp Killer va me redonner la banane avec son set explosif et sa présence incroyable derrière les machines. On croirait voir une marionnette du Muppet Show balançant sa touffe dans tous les sens, son set alterne electro, soul, dupstep, hip hop sans temps morts, même si un abruti dans le public a réussi à balancer une bouteille d'eau sur son laptop. Mais après une pause pour sécher tout ça et quelques noms d'oiseaux en anglais envers le propriétaire de la bouteille, il est reparti aussi fort et a réussi à maintenir la salle sous pression.
The Inspector Cluzo - Transmusicales 2010
Un petit tour du côté de The Inspector Cluzo. Rock, Métal, humour et grosse provocation sont au programme des landais. Laurent Lacrouts, le chanteur guitariste affirme qu'il emmerde les bassistes, les Black Keys, les White Stripes ou Mass Hystéria. Il nous chante aussi qu'il aimerait baiser la femme du Président de la République. Si l'on est du genre premier degré il vaut mieux passer son chemin sinon pas la peine de bouder son plaisir, d'autant plus que si l'exercice à ses limites, la voix et l'arrogance de Lacrouts permettent quand même de passer un bon moment.
Direction le hall 4 ensuite d'où vient à mon gout la grosse claque de la soirée, Blitz the ambassador. Le rappeur d'origine ghanéenne tire dans tous les sens : funk, jazz, afrobeat, hip hop et soul. Avec son groupe le Embassy Ensemble et un son d'enfer, il ne va pas mettre long à faire chavirer la salle, on aimerait que le concert dure des heures. Les 4 cuivres qui l'accompagnent enchaînent des chorus sur des rythmiques groovy et l'ensemble reçoit légitimement un hommage appuyé d'un hall 4 en totale fusion.
Et pour finir mes Transmusicales j'attendais de pied ferme Gonjasufi et je ne sais toujours pas sur quel pied danser. Ce concert tient de l'expérience, c'est un des shows les plus bizarres auquel j'ai assisté. Je m'attendais à des platines et le Gonjasufi chantant tranquille le répertoire de son album et c'est un groupe avec guitare, basse, batterie et claviers qui apparaît. Il y avait aussi un gars qui balançait quelques sons sortis d'un vieux lecteur cassettes ou qui enfumait les micros avec de l'encens. The Gaslamp Killer viendra lui aussi faire un tour sur scène mais partira rapidement avec tout son matériel durant le concert. Dans cette ambiance particulière donc, Gonjasufi fait des va-et-vient sur scène comme un fauve en cage, il paraît assez énervé ou peut être qu'il en joue. Et il nous envoie un live un peu bancal où son rap fait parfois des merveilles mais où il courbe parfois l'échine à l'image de la posture qu'il adopte pour chanter. Le concert ne dure pas beaucoup plus d'une demi heure et le rideau remonte sans rappel, on a l'impression d'être planté par ce chaos.
Du coup j'arrête moi aussi là dessus avec un bilan positif de l'ensemble, je me sens déjà motivé pour les 33emes. Salut.

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