"Expendables : unité spéciale" Sylvester Stallone

Il est intéressant de remarquer que la sortie de ce film tombe un an après celle de Inglorious Basterds, qui promettait avec son titre une variation sur la partition éculée des films dont la mélodie scénaristique est la même. Qu'ils soient 7 (mercenaires), 12 (Salopards), ou 11 (d'Ocean), l'intérêt du film vient des caractères qui y sont développés et de la difficulté de la mission à accomplir. De ce point de vue, Stallone respecte plus la règle du jeu que Tarantino, dont le film était finalement hors sujet de son titre. Ici il y a le groupe d'hommes (des vrais, des tatoués à l'ancienne) : ce sont les Expendables [ɪkˈspendəbl]. Un titre visiblement difficile à traduire, puisqu'il a été sous titré en France par Unité Spéciale, en fait cela signifie : "Ceux que l'on peut sacrifier" dixit le Larousse. Il y a aussi une mission : libérer un pays Sud-Américain du joug de son dictateur. Voilà pour le postulat de départ.— Dit comme ça, évidemment l'intérêt parait faible. Le point fort du film est bien évidemment son casting plus que son scénario dans lequel il y a somme toute peu de rebondissements et de suspense. Un casting poids lourd qui fleure bon les années 80 dans lequel on retrouve avec plaisir les acteurs phares du film d'action "de quand on était p'tits" et quelques autres de quand on était un peu plus grands dont les plus connus sortent de l'écurie Besson (Jet Li, Jason Statham). Stallone réserve (presque) à chacun de ses acteurs un morceau de bravoure. Rourke, Lundgren et Statham s'en sortent vraiment bien. Pour finir, il y a cette scène de la chapelle qui résume à elle seule l'intérêt que l'on peut avoir pour ce film et ce pour plusieurs raisons : on y trouve réunit pour la première fois les ténors du film d'action: Willis, Schwarzeneger et Stallone himself. Et ça c'est fun! "Sly" y joue de l'auto-dérision, notamment sur le fait que des trois, il a toujours été considéré comme le bourrin de service. Il est vrai qu'au regard de sa carrière et de ses choix de films surtout la période qui a suivi Rambo 2, c'est un peu l'idée qu'il a laissé dans les esprits. Pour autant avec Expendables, il est toujours là. Il était là avant les autres et aujourd'hui il y est encore. Il reste la star américaine la plus populaire et la plus accessible (au regard de sa venue à Paris il y a peu). Avec Expendables, il renait une nouvelle fois de ses cendres et même si le scénario est loin d'égaler les meilleurs qu'il a pu écrire (Rocky, L'œil du Tigre, La taverne de l'enfer), il réussit son come back. Ça c'est Stallone! Le seul aussi, et il est intéressant de le signaler, à écrire et réaliser ses films— Il signe un bon film du samedi soir (un truc pour les gars quand même), juste pour le plaisir des grands enfants que nous sommes.

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